Conférence-débat « Approches chrétiennes du dialogue islamo-chrétien, quels enjeux théologiques ? » Organisé par Faculté de Théologie, à l'Université Catholique de Lyon Campus Carnot, 23 place Carnot à Lyon.
Après une période marquée par une approche négative de l’islam, le concile Vatican II a particulièrement marqué un tournant dans l’essor du dialogue islamo-chrétien. Toutefois, ce dialogue semble de plus en plus habité par une diversité de sensibilités. Le propos cherchera à les décrypter et à analyser les enjeux théologiques des questions qu’elles soulèvent.
Conférencier : Michel Younès, (Professeur de Théologie à l’Université Catholique de Lyon, Responsable du Centre d’Etudes des Cultures et des Religions, Coordinateur de la plateforme de recherches universitaires sur l’Islam en Europe et au Liban (PLURIEL).
L'insistance du dialogue interreligieux est lié à la sortie de la 2 ème guerre mondiale au processus de paix. C'est un projet dune éthique planétaire.
La vie de Louis Massignon est considéré que la filiation adamique, si il y a des différences, c'est dues à l'ignorance non coupable. Cette tendance va reconnaître, suite à la déclaration Nostra Aetate, va minimiser les différences. Voir la déclaration de Jean Paul II à Casablanca en 1985, devant 100000 jeunes qui déclare que nous avons beaucoup de liens qui nous unis. Ca va déboucher sur le dialogue spirituel devient l'horizon du dialogue islamo chrétien qui est base sur le dialogue soufie. C'est la tente de hospitalité qui s'élargit pour un dialogue entre chrétiens et musulmans.
Le Père Maurice Borrmans parle la mystique chrétienne, tout comme Christian de Chergé, qui privilégie le dialogue avec les musulmans par la prière en commun. Le dialogue théologique devient inutile. Quels sont les enjeux de cette approche, cette théologie du dialogue, vient de la création de la nature créé. C'est Dieu qui éclairera les différences de l'hospitalité divine.
Cette tendance fera que l'islam soit à l'intérieur du salut. C'est la transformation du regard de l'annonce. Appeler les autres à reconnaître le Christ ne sert à rien, c'est faire du prosélytisme négatif. Nous sommes dans une mission d'accueil et de comportement. Nous sommes des frères séparés. Il s'agit véritablement, avec l'islam, il n'y a rien de commun, et tout ce qu'il y aurait de commun serait de faux semblant. Prenons les leçons du passé, voyons les réalités du moment, voyons l'islam politique avec une dimension sectaire, où l'on exige une allégeance. La condamnation de l'apostasie entre ce que dit Allah dans le Coran et la condamnation des convertis. C'est une erreur qui tue et qui fait des faux-semblants. Par naïveté, on va dire que le dialogue anesthésie les relations avec chrétiens et musulmans.
L'annonce directe de convertir les musulmans au christianisme est une déviation judéo - nazaréene.
Table Ronde à l'IFCM, « Les femmes face au dialogue des cultures » Organisé par l'Institut Français de Civilisation Musulmane 146 Boulevard Pinel à Lyon 8 ème
L'arbre de vie du l'Institut Français de Civilisation Musulmane
À l'occasion de la journée internationale de la femme le 08 mars. L'institut Français de Civilisation Musulmane pour sa première manifestation à tenu à rendre hommage avant l'inauguration officielle aux femmes.
Sarah Zouak & Justine Devillaine et Nicole Fabre
Allocution de Kamel Kabtane (Recteur de la Grande Mosquée de Lyon et Préqident de l'Institut Français de Civilisation Musulmane)
Allocation de Caroline Gadou (sous-préfète, directrice de cabinet du préfet de la zone de défense Sud-Est, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfet du Rhône)
Allocution de Zohra Perret-Madani, (Vice-présidente de l'Institut Français de Civilisation Musulmane et présidente de l’Association France-Algérie)
Intervention de Sarah Zouak
Intervention de Justine Devillaine
Discutante Nicole Fabre, pasteure bibliste de l'Église protestante unie de France
Intervention de Bruno Abdelhak Guiderdoni (Astrophysicien et Vice Président de l'Institut Français de Civilisation Musulmane)
Rencontre avec Malika Dif : Islam & Intégration dans notre société à la Mosquée Othmane de Villeurbanne
Sa rencontre avec l’Islam.
Convertie à l’islam depuis plus de 45 ans, Malika Dif est auteure de plusieurs ouvrages. Elle est également appréciée pour les nombreuses conférences qu’elle donne régulièrement dans toute la France.
Accompagner les nouveaux musulmans, c’est le défi que Malika Dif veut relever. Par ses ouvrages et ses conférences, Malika Dif est une figure populaire déjà assise dans les mosquées de France.
Malika a eu sa première approche de l’Islam, il y a environ 45 ans, à l’époque où l’Islam ne préoccupait personne, où les immigrés étaient considérés uniquement comme de la main d’œuvre et totalement ignorés. Issue d’une famille chrétienne, elle a toujours été croyante mais quelque peu intriguée et gênée par tous les mystères de l’Eglise. Elle trouvait rarement de réponses claires à ses questions.
Femme active et mariée, elle voyageait beaucoup et avait de nombreuses affinités avec le monde oriental. C’est en feuilletant un livre sur l’art musulman qu’elle découvre la phrase « la ilâha illa Allah » sculptée sur le devant d’une mosquée, « là je tenais quelque chose ! » nous confie-t- elle . A partir de ce déclic, elle entreprend de nombreuses recherches. Hélas il n’existait aucun ouvrage traitant de la foi, et ce n’est qu’à l’aide d’un vieux Coran mal traduit, de l’œuvre de Djalal al Din Rûmi (célèbre soufi) et de quelques livres d’orientalistes que Malika fait ses premiers pas dans l’Islam
C’est lors d’un séjour en Algérie qu’elle est amenée à participer au séminaire annuaire de la pensée islamique tenu par d’imminents oulémas (cheikh Ghazali, Al Qaradâwî …) , c’est à travers eux qu’elle fera son apprentissage. Ses yeux sont pleins de reconnaissance et de respect lorsqu’elle dit : « Ils m’ont transmis un grand savoir ; une manière de comprendre et de vivre l’Islam au quotidien, sans contrainte », elle dit d’elle même qu’elle fut une « étudiante » pendant douze ans, puisque en dehors de son travail elle consacrait tous ses loisirs à approfondir ses connaissances.
Femme active
C’est en 1981 que Malika décide avec d’autres sœurs de donner des cours aux enfants, à la mosquée de Paris, car à cette époque il n’existait aucune structure ni aucune activité éducative. En effet, à cette période, il n’y avait que peu de lieux de culte. C’étaient pour la plupart des « mosquées garage » les fidèles se réunissant là où ils le pouvaient. Les femmes venaient pour la plupart du Maghreb et dans leur majorité étaient analphabètes. C’était en quelque sorte une grande révolution, chaque femme enseignait ce qu’elle savait, Malika, elle, donnait des cours d’histoire.
Cette opération remporta un grand succès, les mères en venant chercher leurs enfants posaient beaucoup de questions, elles ressentaient un véritable besoin de s’instruire, et de fil en aiguille on créa des cours de tous niveaux pour les femmes, les maris venaient même y assister avec leurs épouses.
Les cours portaient sur la foi, le jeûne, les ablutions ….mais également sur la femme ses droits et devoirs, il y avait un réel besoin de dépasser les coutumes et traditions de chacune et de remettre la femme en conformité avec l’Islam. Malika souhaitait venir en aide aux femmes tant dans la pratique de la religion que dans la vie quotidienne ; elle voulait leur faire comprendre que l’on pouvait s’intégrer dans un pays tout en vivant son Islam
Le recteur de la mosquée était bien disposé à l’égard des femmes et sur leur demande leur fit construire une salle d’ablution, qui remplacerait la salle insalubre qu’elles utilisaient auparavant.
Ce mouvement prit de l’ampleur et Malika fut sollicitée pour des inaugurations de mosquées, puis pour des conférences. Elle fut amenée à rencontrer des frères de l’UJM (union des jeunes musulmans) de Lyon qui l’on incité à écrire un livre mettant au clair les droits de la femme, permettant de régler la question de la polygamie et de la situation particulière du prophète de l’Islam, et ce afin de combattre les préjugés. Actuellement elle travaille sur son prochain livre qui traite de la maladie. Il nous aidera à mieux comprendre à partir de sources coraniques sa signification, l’obligation de se soigner, la mort …
Lumière d’Islam en Occident met en oeuvre différentes actions au service des nouveaux venus à l’Islam et de leurs proches. Une association spécialisée dans l’accompagnement des convertis à l’islam…
Nombreux sont ceux qui chaque année se tournent vers l’islam, y trouvant une voie lumineuse éclairant leur existence. Religion de plus d’un milliard d’êtres humains et seconde religion de France, l’islam plonge ses racines dans un message universel et fraternel.
Répondre aux besoins spécifiques des nouveaux venus à l’islam…
« Dieu ouvre à l’islam le cœur de celui qu’Il veut diriger », Coran (6, 125)
Lumière d’Islam en Occident est une association française fondée en 2009 par un groupe de convertis à l’islam pour répondre aux besoins des nouveaux venus à la religion musulmane (appelés communément “[re-]convertis”).
Au sein de la communauté musulmane, Lumière d’Islam en Occident développe ses activités dans différents domaines :
accompagnement individuel (écoute et conseil),
séminaires d’initiation à l’islam et à ses fondements,
travail en groupes de lecture et d’étude,
organisation de conférences et rencontres,
visites de mosquées et de centres islamiques,
constitution de listes d’ouvrages de référence (pour tout âge et tout niveau).
Pour ses activités, Lumière d’Islam en Occident dispose d’animateurs et de conférenciersformés dans les disciplines islamiques.
Son message : « Instruisez-vous et oeuvrez ! »
Elle est consciente qu’à l’heure actuelle il est difficile, pour la femme musulmane, de trouver du travail avec le voile, bien que beaucoup d’entre elles soient compétentes, aient fait de longues études et soient devenues psychologue, ingénieur ou médecin …Elles sont mises à l’écart à cause de leur religion ou de leur nom de famille. « Certains perdent une occasion de faire fructifier leur entreprise ! » mais il faut dit-elle « faire du bien à la société pour faire du bien à la communauté ».
Les femmes et les musulmans en général ne sont pas assez engagés au niveau de la citoyenneté, on oublie que voter c’est important ! Ils ne le sont pas non plus dans des associations non musulmanes, dans les activités organisées dans les quartiers, dans les associations de parents d’élèves.
« Vous imaginez si au secours populaire il y avait des femmes portant le hijeb? ce serait génial, les gens verraient que nous ne sommes pas indifférents ni communautarisés, ça donnerait une bonne image de l’Islam et les gens porteraient sur nous un regard nouveau ! ».
Si elle avait un message à faire passer à la nouvelle génération ce serait sûrement : Construisez vos propres écoles, engagez-vous dans les études, vous n’êtes pas des immigrés, vous êtes chez vous en France et vous y construirez l’avenir de vos enfants.
Il est certain que les parents de la deuxième génération n’avaient pas nécessairement les bases pour éduquer leurs enfants en dehors de la coutume (manque de repères, culture différente).
Pour cette raison il semblerait souhaitable de créer une école pour parents en vue de leur apprendre à exercer l’autorité parentale, à surveiller leurs enfants, leur faire comprendre que la drogue est une réalité tout comme l’alcool et la cigarette car la majorité d’entre eux ne pense pas que cela puisse arriver dans leur famille.
Il faut leur faire comprendre qu’il est nécessaire d’instaurer un dialogue avec leurs enfants, faire en sorte qu’ils se plaisent dans leur milieu familial et qu’ils puissent trouver dans cette cellule l’écoute, la compréhension …
Conférence : France/Maghreb - Je t'aime, moi non plus
Organisé par Poli'Gones Amphi E Manufacture des Tabacs Université Jean Moulin Lyon 3
Pourquoi ces personnes issues des dernières générations de l’immigration éprouvent-elle parfois des difficultés à saisir leur identité ethnique ? Pourquoi ces personnes sont-elles souvent contraintes de « choisir » une culture : la marocaine, algérienne, tunisienne ou la française ? Comment expliquer le fait que ces personnes se retrouvent parfois dans un entre-deux ?
Accompagnés de Pierre Vermeren, Professeur d’histoire à l’Université Paris I - Panthéon Sorbonne, expert du Maghreb et ancien expatrié à Rabat, nous nous essaierons de déverrouiller des clés de réflexion nous permettant de pertinemment saisir les tenants et aboutissants du sujet.
C'est un sujet sensible mais très important, il faut partir avec l'immigration, les projets migratoires, la colonisation, c'est dangereux en plus avec la morale et les sentiments.
150000 harkis débarquent en France avec les juifs algériens, qui eux sont français. Pas de débats, pas de commentaires sur l'immigration. Et l'immigration s'intensifie en masse, on remplace l'immigration par le regroupement familial, beaucoup débarquent en France avec femmes et enfants. On finit par dire il y a en France, 2 millions de musulmans. Dans les années 80, on parle de marche des beurs avec le père Christian Delorme, le curé des Minguettes à Venissieux. On parle de la carte de séjour de 10 et le droit de vote des étrangers.
Le débat est porté sur un nouveau terrain, la marche des beurs, avec la mort de Malik Oussekine, le mouvement Touche Pas à mon Pote. Il n'y a jamais eu de débats sur l'immigration, tout ça passe par dessus la tête des électeurs. Finalement, ce sont les patrons qui font l'immigration, car ils ont besoin de mains d'oeuvre bon marché. Il y a actuellement, environ, 8 millions d'immigrés d'origine maghrébine bsur 3 ou 4 générations. Au Maghreb s'applique le droit du sang et non pas le droit du sol. Questions juridiques très compliquées, la France est devenue un pays d'immigration européen, l'immigration des antillais-réunionais, l'immigration africaine, l'immigration des pays d'Asie. Ces états ne veulent pas perdre une partie de cette population, les consulats sont des officines de contrôle. Surveillance politique, mais aussi la surveillance des mosquées par les consulats. Chaque année, il y a des milliards d'euros qui sont transférés aux pays du Maghreb, et il y a les bi-nationaux. Et puis il y a les français, la prise de conscience de l'immigration a été très tardive, pas de débat, ce sont bien les chefs d'entreprises qui organisent les flux migratoires, et ce sont aussi des consommateurs.
Ce
n'est pas par hasard que les gens arrivent en masse dans le 93, grâce
à la gauche, aux syndicats et au Parti Communiste.
Les questions économiques, c'est très important, mais on n'en parle jamais. Le développement économique a dysfonctionné, c'est lié à la technologie, c'est humiliant aux pays du Maghreb, les travailleurs envoient de l'argent dans leurs pays, il y a les trafiquants de drogue, c'est un vrai business, il faut en tenir compte. La politique religieuse est un vrai débat pour la France.
La question de l'islam en France, les premières mosquées sont construites en France dans les années 80, il y a la question du voile, il y a la guerre islamique en Algérie dans les années 90. Les chocs, ces gens qui n'existent pas, il faut les montrer. Il n'y a pas que les consulats qui s'occupent de l'islam de France. C'est la pire manière d'aborder ces questions, sur les 8 millions de personnes d'origine maghrébine, très peu de personnes sont pratiquantes. L'islam change, parler de l'intégration des musulmans en France, c'est compliqué. Il faut faire de l'histoire, c'est très important. La France a sa propre histoire, ce n'est pas forcément l'islam, c'est avec toutes les religions en général.
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