VEF Blog

Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 14-12-2014 à 11:22:47

le 13 décembre 2014 : Café débat sur le thème : «Voyage vers l'enfer. Ex-prisonnier à Guantanamo, Jihadisme, fantasme ou réalité »

 

 

 

 

 

 

 

Café débat sur le thème : «Voyage vers l'enfer. Ex-prisonnier à Guantanamo, Jihadisme, fantasme ou réalité »

au Café de la Paix, 17 place de la Paix à Vénissieux avec

Mourad Benchellali

(ancien détenu de Guantanamo pendant deux ans et demi, témoigne aujourd’hui, à 33 ans, pour prévenir les jeunes de la tentation jihadiste).

 

 

 Je suis né en 1981 à Vénissieux, où j’habite encore. J’ai grandi dans un quartier qui doit sa notoriété au chômage, à l’exclusion, au racisme, aux premières révoltes urbaines des années 1980, d’où est partie la Marche pour l’égalité de 1983.

 

 En 2001, je suis parti en Afghanistan. L’ennui, le besoin d’évasion, l’envie de voir au-delà d’une forêt de tours en guise d’horizon, un imaginaire forgé par le cinéma américain, et toute la naïveté de mes 19 ans m’ont convaincu d’entreprendre ce voyage à l’instigation d’un de mes proches.

 

 Dès mon arrivée au Pakistan, j’ai tout de suite été accueilli et pris en charge avec d’autres jeunes comme moi en provenance du monde entier. Quelques jours plus tard, nous traversions la frontière pour nous retrouver dans un camp, au beau milieu du désert, près de la ville de Kandahar : Camp Farouk, un camp d’entraînement militaire tenu par les talibans.

 

 À mes premières protestations, il me fut répondu que cela se passait comme ça ici, que tous les jeunes qui venaient en Afghanistan devait passer six semaines dans ce type de camp. À l’époque, les talibans n’étaient qu’une des nombreuses factions qui se disputaient le pouvoir dans le pays. De la même manière que ceux du camp d’en face, leurs besoins en combattants ne faiblissaient pas et ils recrutaient constamment partout où c’était possible.

 

 

 

Personne ne parle jamais de cette face cachée de la guerre qui existe pourtant depuis toujours : il est très facile de se retrouver embrigadé et avec une arme à la main sans pourtant l’avoir cherché. Rappelez-vous les combats dans le bocage normand avec ces gamins aux yeux bridés des confins de l’URSS sous uniforme allemand, trop heureux de se rendre aux militaires américains.