VEF Blog

Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 26-05-2015 à 22:04:32

le 26 mai 2015 : Rencontre-témoignage exceptionnel de Benjamin Orenstein (Rescapé de la Shoah) à l'Université Jean Moulin Lyon 3

 

 

Rencontre-témoignage exceptionnel de Benjamin Orenstein (Rescapé de la Shoah, auteur du livre « Ces mots pour sépulture » à l'Université Jean Moulin Lyon 3 Manufacture des Tabacs Amphithéâtre F, en présence de

Jacques Comby (Président de l'Université Jean Moulin Lyon 3),

Urielle Abihssira (Présidente de la Section Lyonnaise de l'Union des Étudiants Juifs de France),

et

Sacha Reingewirtz (Président de l'Union des Étudiants Juifs de France)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

*

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Que ressentez-vous lorsque vous revenez

dans les camps d’Auschwitz et de Birkenau ?

 J’ai mis 53 ans avant de revenir sur place, parce que je ne me sentais pas prêt. Aujourd’hui, j’y retourne cinq fois par an et je ressens à chaque fois la même émotion. Je revois les visages de tous ces gens qui ont péri pour la seule faute d’être nés juifs. C’est pour eux que je reviens à Auschwitz. Je ressens à chaque fois la même angoisse de retourner dans le plus grand cimetière juif du monde, mais c’est une épreuve que je dois franchir pour témoigner de l’atrocité des camps nazis.

 

 Quel est votre pire souvenir de la déportation ?
Sans doute lorsque j’ai appris que mes trois frères étaient morts en novembre 1943 au camp de Rachow. J’avais été transféré un mois auparavant à Budzyn pour travailler dans une usine d’aviation. C’est là que j’ai vraiment pris conscience que je n’avais plus de famille.

 

 Vous êtes l’un des rares rescapés des camps nazis,

qu’est-ce qui vous a permis de vous en sortir ?
Mon jeune âge. Même si j’ai vu beaucoup de Juifs de mon âge et d’enfants mourir sous mes yeux, je crois qu’un corps jeune résiste mieux aux coups et surtout au froid. Je n’avais pas encore 15 ans lorsque j’ai pris la place de mon père trop âgé pour supporter la déportation au camp de travail de Ieniszow. Lorsque j’ai été libéré en 1945, j’avais tout juste 18 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 Il faut ensuite réapprendre à vivre, comment avez-vous fait ?
Je n’avais plus de famille et je ne pesais que 30 kg. Mais en 1946, j’ai décidé de rejoindre la Palestine pour m’installer pendant cinq ans dans le seul Etat créé pour nous les Juifs.

Je me suis même engagé dans l’armée israélienne.

Après j’ai été démobilisé et j’ai rejoint un cousin à Lyon.

 

 C’est Lyon qui vous a aidé à vous reconstruire ?
Oui, en quelque sorte. J’ai retrouvé de la famille et j’ai commencé à faire de petits boulots.
J’ai travaillé dans le textile, puis après j’ai ouvert une épicerie fine de produits des Balkans.
Mais je n’ai jamais oublié les camps.
C’est pourquoi j’ai pris la présidence de l’Amicale d’Auschwitz du Rhône en 2001 pour que les Lyonnais n’oublient jamais ce qui s’est passé.