Conférence-débat sur le thème :
« Six mots pour comprendre notre temps : Vivre-ensemble »
au Collège Supérieur 17 rue Mazagran à Lyon 7 ème
par Bruno Roche (agrégé de philosophie, Directeur du Collège Supérieur Bruno Roche enseigne la philosophie en classes préparatoires aux écoles de commerce à Sainte-Marie Lyon. Spécialiste de la philosophie de Michel HENRY en laquelle il voit les noces de la phénoménologie et du christianisme il est l'auteur de plusieurs livres dont un petit commentaire du Crépuscule des idoles de Nietzsche (PUF). Avant de prendre ses fonctions actuelles en tant que directeur du Collège Supérieur il est, depuis plusieurs années responsable du Département Entreprise qui propose des cycles plus particulièrement accès sur la vie professionnelle, cycles qu'il co-anime avec Mathilde Naegelen. Ancien secrétaire Général du Centre Kirkegaard il est également consultant en entreprise.
En 2008 il publie en collaboration avec F. Marfoglia, L’art de manager, éléments pour comprendre, clés pour agir (éditions Ellipses).)
Face à un espace social divisé et à un lien social affaibli, nous tenons à la fois le problème et la solution : le "vivre ensemble", ses pannes, ses ratés et aussi l'idéal qu'il représente.
Quel contenu donner à ce "vivre ensemble" ?
Quelle signification lui donner pour qu'il ne soit pas qu'un tic de langage ?
Bruno
Roche.
Le vivre ensemble. Six mots pour comprendre. Le vivre
ensemble, apparaît pour le première fois dans les années
1990. C'est le delitement dulien social. Quand le lien social est
déchiré, alors, on parle du vivre ensemble. Le vivre
ensemble, c'est ce que le général de Gaulle parlait de l'Europe.
"L'Europe, l'Europe, l'Europe".
La fréquence
du mot traduit le désarroi de la société qui perd quelque chose(Alain Finkielkraut). Fonction de désignation pour qualifier la
chose. Une fonction cachée du langage qui nous aide a
recomposer le désir. Que désirons nous en prononçant le
vivre ensemble. Illusion dans l'illusion. Comprendre le
langage philosophique pour en saisir le sens. Qu'il y ait une
justification dans l'actualité de la question. Vivre ensemble avec
un trait d'union, qui chercherait à réaliser notre désir.
Le trait d'union à ce désir de vivre tous ensembles. Nous
connaissons bien cette curieuse construction, le bien vivre,
le savoir vivre. Ce procédé a été très largement été utilisé
dans les années 1990 à la manière de Jean Paul Sartre.
C'est la fonction du sentir.
Ce n'est pas seulement un type du langage, la formulation dune formule concise.
Le
voir, le penser, l'exister. La philosophie du 20 ème siècle,
une philosophie de liberté, la liberté en acte. La
phénoménologie, dégager de toutes manifestations concrètes.
Exister en soit. Qu'est ce qui en débat ? Vivre ensemble,
viril et loyal et non pas consensuel et tordu. Le désarroi du
lien vivant, l'effilochement du tissus social. Est lié au
caractère conflictuel de la société. René Girard,
décédé la semaine dernière, était un grand philosophe
contemporain.
Nos sociétés modernes sont
consensuelles. Nous ne sommes pas agité par des conflits moraux.
Notre société est plus contractuelle, elle nous plaît.
Il y a une empathie. Il y a un thème de marchandisation, régulation
des consciences. On va vous mettre la procédure du contrat,
comme au travail, comme à l'école. On aime le contrat,
car il prône l'égalité. C'est plus sérieux que le conflit.
Une relation contractuelle consiste à ce que chacun puisse avoir les
mêmes droits. Le saupoudrage, c'est cette fameuse
convivialité. Nous entrons dans une société où tout est négocié.
C'est le métal, la dureté de la société.
Le soldat Rayan n'est pas sauvé. Le passé est très vite dépassé. Les jeunes qui sont dans le mouvement. Les étudiants n'arrivent pas à raisonner "linéaire", l'art de raisonner. Le tous ensemble est bien loin du "vivre ensemble". Nous sommes dans l'ère du comique, de la dérision, je ris de l'autre, nous sommes dans la bouffonnerie. Rira bien qui rira le dernier.
Le rire est destructeur de l'espace social. Le texte de Jean Jacques Rousseau, la lettre d'Alembert. Le spectacle, divise. La fête rassemble. Tous ces facteurs sont des facteurs de dissolution. La diversité n'est qu'une richesse sur fond d'unité et à condition que cette société soit homogène.
L'unité d'une société peuvent accepter le développement buissonnant de la diversité. La crise des moeurs, le prestige de l'expression c'est mon choix, la jouissance immédiate. C'est la souveraineté du sujet. Notre société se réclame du vivre ensemble, car la bourgeoisie n'a pas tenu son rang.
C'est nous qui avons renoncé à tout.
Phénomène de la société multi-ethnique, les moeurs ,
c'est la mémoire avec le pacte républicain et laïc.
On parle aujourd'hui de la communauté
musulmane et du vivre ensemble, c'est un paradoxe. C'est
l'esprit laïc qui réclame le vivre ensemble.