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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 04-03-2016 à 21:53:08

le 04 mars 2016 : Journée de décryptage sur le thème : Les Ressources Naturelles au Maghreb : Les Dangers d'exploitation du gaz d

 

 

 Journée de décryptage sur le thème : Les Ressources Naturelles au Maghreb :

Les Dangers d'exploitation du gaz de schiste

à l’Ecole Normale Supérieure Lyon, Salle F05 15 parvis René Descartes Gerland

(Métro B, station Debourg)

 

 

 Cette journée donnera à comprendre les différents enjeux que représente le gaz de schiste dans les trois pays du Maghreb. Pour mieux comprendre les dangers que représenterait son exploitation, les différents intervenants apporteront des clés de lecture sur les interactions existantes entre la question des ressources naturelles et la protection de l’environnement, le développement économique, les populations locales et les relations internationales. Ce colloque a pour but de sensibiliser un maximum de personnes sur les dégâts écologiques que les forages pétroliers renforceraient. Chaque intervenant témoignera de la résistance locale à laquelle a pris part la population des régions concernées.

 

 

 

 Lahouari Addi,

(sociologue et enseignant-chercheur à l'Institut d'Études politiques de Lyon) 

 

 

 professeur de sociologie à l'Institut d'études politiques de Lyon (université Louis Lumière-Lyon 2), est chercheur au CERIEP (Centre d'études et de recherches de l'Institut d'études politiques) et au GREMMO (Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient). Ancien enseignant-chercheur à l'Université d'Oran, il a été plusieurs fois professeur invité dans diverses universités américaines.

 

 

 

 

 

 

 Frédéric Abécassis.

(maître de conférences en histoire contemporaine à l'ENS de Lyon, spécialiste de l'Egypte et du Maghreb au XXe siècle).

 

 

 

 

 

 

Zaher Harir, président de FORSEM

 

 

 

 

 

 

 

 

 Michel Wilson,

(co-président de l'association Coup de Soleil Rhône-Alpes)

.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Hocine Malti 

(ex-vice président de la Sonatrach)

 

 

 « Nous sommes les femmes du désert et nous possédons cette gestion ancestrale de la parcimonie, de l’eau particulièrement, car elle est un élément vital de notre vie dans le désert. Voici plus d’une année que nous combattons contre le développement d’un projet mortifère pour nous. Nous luttons contre la coalition d’intérêts puissants, ceux des multinationales pétrolières, nous luttons contre Halliburton, Total ou Schlumberger et nous luttons aussi contre des intérêts d’Etat. Dans cette lutte de David contre Goliath et pour mener notre combat, nous ne disposons que de nos voix pour clamer notre rejet d’une technique d’exploitation, qui a déjà causé d’énormes dégâts ailleurs sur la planète et contre laquelle d’autres peuples que le nôtre se sont déjà soulevés. Nous disposons également de nos bras pour soulever des banderoles et des calicots qui expriment notre colère. Nous disposons surtout de la force extraordinaire que représente la solidarité absolue qui prévaut au sein de la population de notre petite ville. Nous disposons enfin du soutien total de nos frères et sœurs de combat qui, en Algérie ou ailleurs dans le monde, affrontent le même danger. C’est de cette lutte, de cette solidarité, des journées et des nuits que nous avons passées sur Sahat Essoumoud, des moments de doute et de nos espoirs que je voudrais vous entretenir aujourd’hui. Ce sont tous ces moments et sentiments que je voudrais partager avec vous, tout comme je voudrais vous parler de notre résistance et vous dire enfin que je suis profondément convaincue que nos sacrifices n’auront pas été vains et que nous réussirons à vaincre les forces puissantes auxquelles nous faisons face. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Abdelkader Saadallah,

Consultant et Dr en Géosciences et Président et fondateur du GASS

(GeoAfricaSciences Society)

 

 

 Les réserves souterraines aquifères sahariennes menacées

 

 

 « Elles sont EPUISABLES, lentement renouvelables, avec une très faible recharge, telle est la réalité à ne pas se cacher derrière des chiffres gigantesques devenus contestables avec les progrès scientifiques et techniques qui nous obligent à reconsidérer les calculs anciens des années 1950. Elles sont aussi VULNERABLES, polluables, malgré leur isolement, car les pollutions ayant pénétré ne sortiront pas aisément. Elles constituent en premier lieu une ressource pour le développement local et durable des régions sahariennes et dont la gouvernance et la politique devraient être sous surveillance scientifique par des organismes indépendants et dans la plus grande transparence. Il s’agit du SASS (Système Aquifère du Sahara Septentrional) avec ses deux réservoirs : le Complexe Terminal (CT), et le Continental Intercalaire (CI), tels que les nomment les géoscientifiques, et que souvent on désigne par les eaux albiennes du Sahara. Le CI est constitué des formations du Crétacé inférieur (Barrémien, Aptien et Albien) ; alors que le Cénomanien argileux forme le toit sur lequel repose le CT formé par le Crétacé supérieur. (Sénonien de la stratigraphie saharienne) et le reste du Cénozoïque (Eocène, le Miocène et le Pliocène-Quartenaire). Depuis sa découverte avec les premiers forages pétroliers des années 1950, un mythe s’est créé dans l’imaginaire algérien, avec d’autres comme celui d’une richesse minière au Hoggar, basé sur ces réserves énormes et donc inépuisables. Les chiffres dans la littérature géoscientifique, surtout grand public, révèlent des chiffres allant de 30 000 à 66 000 milliards de m3 . Or cette réserve d’eau s’écoule lentement, elle est en bonne part fossile, les aquifères ont commencé à se charger au cours des périodes humides du quaternaire, soit vers -40 000 -10 000 ans. La recharge actuelle est réduite, estimée à quelques milliards (voire 1 milliard) de m3 /an, face au développement des besoins. Alors que les prélèvements d’eau prennent de plus en plus d’importance, 2-3 milliards de m3 , plus ceux transférés vers Tamanrasset (5-33 millions de m 3 /an), plus ceux inconnus des forages pétroliers, plus le projet de faire alimenter l’Atlas Saharien,… La pollution et la dégradation des aquifères par les accidents de forages pétroliers comme celui de Haoud Berkaoui (Ouargla), connu, sans parler de ceux qui sont maintenus dans le secret. Et maintenant pour les gaz de schistes ! Des prélèvements qui peuvent atteindre 20 000 m3 (20 millions de l.) par forage ! En plus de la pollution que la fracturation peut causer. Aussi, il faut au contraire se mettre dans notre imaginaire que ces aquifères sont EPUISABLES et VULNERABLES ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Mohamed Benata

Ingénieur agronome, Président de l’Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental (ESCO), Coordinateur de l’Ecolo Plateforme du Maroc du Nord (ECOLOMAN)

 

 

 L'exploitation des huiles et gaz de schiste au Maroc

 

 

 Suite au développement de la technologie des forages horizontaux et à la fracturation hydrochimique, l’exploitation des gaz de schiste a connu, pendant cette dernière décennie, une grande expansion aux Etats Unis d’Amérique, au Canada, et dans certains pays d’Europe notamment l’Angleterre et la Pologne. Mais des voix d’opposition à cette industrie extrêmement polluante et dangereuse se sont élevées parmi les scientifiques, les universitaires et les collectifs citoyens aussi bien aux Etas Unis, au Canada, en Europe et au Maghreb. La résistance à cette industrie s’organise aussi bien au niveau de chaque localité qu’à l’échelon internationale comme c’est le cas de la réunion de St Christol-lez-Alès en France qui a groupé l’année passée, les représentants de plus de 25 pays Européens et Maghrébins. La résistance civile a été couronnée avec succès par l’adoption de Loi pour interdire la fracturation hydro-chimique dans certains pays comme la France, la Bulgarie, la Suisse, la Suède ou des moratoires comme le Département du Québec au Canada et l’Etat de New York au Etats Unis. Le Maroc, bien que doté d’un grand potentiel en énergie propre et renouvelable, est fortement lié à l’étranger pour importer des hydrocarbures pour subvenir à ses besoins énergétiques. Les énergies fossiles occupent un grande part dans son bouquet énergétique. Après les découvertes des grands bassins sédimentaires, le gouvernement marocain espère se lancer dans cette branche énergétique pour alléger la facture des importations et faire diversifier son mix énergétique. Pour faire face à la volonté politique du gouvernement marocain pour explorer et exploiter les gaz et les huiles de schiste, plusieurs évènements ont été organisés par notre association, l’Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental (ESCO), en collaboration avec plusieurs Universités et des associations de la Société Civile Marocaine pour sensibiliser les citoyens, les élus locaux, les parlementaires et les décideurs sur les dangers réels que représentent l’exploitation des Gaz et des huiles de schistes sur l'environnement, les ressources en eau et la santé des populations. Cette communication se propose dans une première partie de décrire les deux faces de la politique énergétique du Maroc qui veut se faire passer pour un leader en matière des énergies renouvelables avec les grands chantiers en cours mais aussi une forte volonté de se lancer dans l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.

 

 

 Sabrina Barka

 

 

 Le gaz de schiste en Tunisie

 

 

 « Depuis septembre 2012, le gouvernement tunisien a affiché sa volonté d’explorer et d’exploiter le gaz de schiste. D’après des experts américains, des milliards de m3 de pétrole et de gaz de schiste se trouveraient dans le sous-sol tunisien, de quoi tenir encore pendant des dizaines d’années. La stratégie énergétique de la Tunisie, à l’horizon 2030, prévoit en effet le recours aux hydrocarbures de schiste comme source énergétique afin de pallier au déclin du pétrole et du gaz naturel. Le discours officiel a, pendant un temps, présenté le gaz de schiste comme une richesse qui doperait l’économie, en augmentant la croissance, « en créant plus de 100.000 emplois » et en réduisant la dépendance énergétique du pays. Mais aujourd'hui, la question ne semble plus être à l'ordre du jour et le silence des autorités autour de la question ne laisse rien présager de bon. Des faisceaux de preuves laissent craindre que le terrain se prépare: un nouveau code des hydrocarbures est en gestation et les multinationales communiquent clairement sur leur intention d’accéder à cette ressource. Consciente de la gravité des conséquences environnementales, sanitaires et socio-économiques engendrées par l’industrie du gaz de schiste, la société civile tunisienne s’est mobilisée et a entrepris différentes actions militantes visant à sensibiliser non seulement le grand public, les universitaires mais aussi les décideurs. »

 

 

 

 

 Hocine Malti,

ex-vice président de la Sonatrach auteur de Histoire secrète du pétrole algérien

 

 

 Le gouvernement algérien vient d’annoncer qu’il renonçait provisoirement à l’exploitation du gaz de schiste. Il justifie cette décision par la chute des prix du pétrole qui ont rendu l’opération non rentable. Est-ce là l’unique, la vraie raison? Dans l’exposé qui suit, nous verrons que la situation est beaucoup plus complexe que cela. La résistance farouche de la population d’In Salah y est pour quelque chose, La consultation de celle d’Adrar est un autre élément important de cette décision, Les calculs des multinationales pétrolières ont également pesé dans la prise de position de l’Etat. Sans oublier les interventions étrangères, les relations américano-algériennes et celles avec l’Union Européenne. Que nous réserve l’avenir? L’exploitation du gaz de schiste est-elle pour autant définitivement condamnée en Algérie? Jusqu’à quand le gouvernement va-t-il résister à la tentation de reprendre la position qui était la sienne jusqu’à ce jour? »