Axe Societal
Présidente de séance : Roula Talhouk
(Directrice de documentation et de recherches islamo chrétiennes : Université Saint Joseph de Beyrouth)
"Pluralité et fondation des Normes : Quelles positions pour l'islam ?"
Intervenant : Michel Terestchenko
(Professeur agrégé de philosophie et docteur ès lettres. Maître de Conférences à l'Université de Reims et à l'institut Politiques d'Aix en Provence)
Le Cardinal Joseph Ratzinger, avant qu'il ne soit élu pape Benoît XVI, disait : "La foi chrétienne, l'église catholique, recommande au nom de la raison commune et du droit naturel, ces principes existent par obéissance, Dieu est au delà de la rationalité. La raison s'impose à nous à la nature divine et du droit humain. Les principes de la justice divine s'imposent au nom du Dieu créateur. Si Dieu est créateur, cela devient à la réalité divine. Les conséquences dévastatrices du péché originel. Il faut obéir aux normes, il faut obéir aux lois.
l y a bien des lois naturelles. Les lois islamiques ont les mêmes principes". Mère Térésa de Calcutta (qui vient d'être canonisée), a vécu pendant 40 ans de cette miséricorde et pauvreté. C'est une une histoire qui a été assumée. Cela fait parti du droit naturel. Il y a beaucoup à dire sur l'humanisme chrétien. Seul l'état est source de la loi. Or le propre dispositif de la loi est fondé sur la volonté du droit naturel.
C'est ce qu'on appelle les normalités de la loi. Ce sont les formes procédurales qui sont les seules qui puissent exister. Chacun se voit dans le regard de l'autre, c'est le principe de sympathie. Qu'est ce que l'on fait quand on n'a pas la sensibilité religieuse ? C'est la reconnaissance d'une humilité partagée. Aujourd'hui en France, on ne reconnaît l'islam que par le port du burkini.
Il y a là, une division absolument insurmontable.
La norme juridique est toujours volontariste.
Discutante : Leila Babes
(Professeur de sociologie des religions et d'islamologie, Université Catholique de Lille)
La référence des textes islamiques des droits de l'homme, la seule référence reste la charia. Les religions monothéistes ont leurs propres lois de rationalité dominés parle poids de la norme.
L'islam contemporain, s'ouvre sur la modernité sur la nécessité de renvoyer
à Dieu, pour ceux qui veulent la justice humaine à la justice divine.
Ne serait ce que sur la question de la foi.
L'islam est dans une phase de de remise en cause de la modernité.
Il faut renvoyer à Dieu ce qui appartient à Dieu. Comment reconnaître la place de l'autre dans la société musulmane et non pas la société islamique.
Le problème vient a dépasser ce qui est du domaine de la loi et des libertés individuelles.
"L'islam en Europe devient-il l'islam d'Europe ? Caractéristiques, perceptions tendances et transformations"
Intervenant : Stefano Allievi :
(Directeur du Master sur l'islam en Europe, Professeur de Sociologie : Université de Padoue)
Depuis quelques décades, nous observons des changements avec les flux migratoires. On cherche des solutions, on change nos échelles de valeurs. Nous parlons de l'islam au pluriel. Il y a des autochtones convertis à l'islam et il y a les migrants d'origine musulmane. Il y a des différences entre l'Europe méditerranéenne et l'Europe du centre. Il y a des différences entre l'est et l'ouest. Il y a aussi des processus d'éducation. Les politiques changent complètement du jour au lendemain (exemple de la politique du burkini). La mixité est très forte, par les mariages mixtes par exemple. Il y a des conflits inter-communautaires très importants, dont on peut comprendre le processus. Est ce que les musulmans sont intégrés en Europe ? Si une chose est perçue comme réelle, elle deviendra réelle. C'est la perception qui compte. C'est la seule chose qui marche dans le microcosme. On aurait une tendance à considérer les musulmans comme étant source de conflits.
A l'islam, je ne peux pas poser des questions, aux musulmans, oui le le peux.
Toutes
ces questions sont liées, au corps de la femme, à l'exégèse,
à la visibilité dans l'espace public. La peur de l'occident.
La vie est conflit. Les conflits par rapport à la présence
des musulmans, il faut gérer les questions de l'islam,
la construction des Mosquées, la formation des imams. Est ce
que les majorités ont le droit de gérer les droits des minorités.
Il est mecquois, donc, il n'est pas méchant. La
naissance de l'islam, c'est la hijra à Yatrib, qui
deviendra Medine. Il devient medinois. On utilise toujours le
texte du Coran. On l'interprète comme un supermarché
des religions.
La ouma, on utilise ce terme plus souvent en Europe que dans les pays arabes. On utilise les mots, manger hallal, se marier hallal, mais on oublie de dire, d'aller à l'hôtel hallal.
Il y a ceux qui gagnent quelques choses dans cette pluralité religieuse. La mixité, le métissage, tout est en mouvement, les changements sont très rapide. Donner du sens à la vie, le goût de l'aventure. On a besoin de tendresse, on mange du chocolat. Tout change par l'islam.
La présence de l'islam en Europe existe et devient irréversible.
Le mot de la Fin du Congrès
par
Le Professeur Michel Younès