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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 04-10-2016 à 22:02:11

le 04 octobre 2016 : Conférence de François Laplantine "La religion en question. Les questions que posent les religions" au Musée

 

 

 Les assises de L'ISERL. Religions et laïcité. 

 Conférence de François Laplantine,

Professeur émérite d’anthropologie à l’Université Lumière Lyon 2 

 

 

 Au Musée Africain 

150 Cours Gambetta à Lyon

 

 

 

 

Jusque dans les années 1960 l’un des présupposés partagés par pratiquement tous les observateurs du social était la contradiction voire l’incompatibilité entre le religieux et la modernité. L’une des surprises de l’époque contemporaine est au contraire la recrudescence de sensibilités religieuses dans des sociétés sécularisées.

 

 

Dans les sociétés désenchantées sans relève idéologique à l’horizon depuis la chute du communisme, dans des sociétés du calcul et de la quantité où partout le chiffre et le rendement ont pris le pouvoir, dans des sociétés de l’anonymat urbain, de l’objet et de l’objectivation, les religions peuvent être lues comme des revendications de subjectivité mais aussi d’absolu du sens par rapport à une réalité sociale vécue comme insatisfaisante voire insupportable.

 

 

 Les religions se réélaborent enfin selon des formes qui n’avaient pas été prévues. Il est donc proposé de questionner une double tension : celle du croyant et du savant dont il n’y a aucune raison de penser qu’il ne croit pas lui aussi. Celle qui se forme dans le champ même des religions. Ces dernières disent pratiquement toutes la même chose mais le disent différemment.

Elles peuvent être de puissants moyens d'intégration sociale mais aussi de différentiation culturelle.

 

 

Marina Rougeon

(Chargée d'enseignement en Anthropologie

Université Catholique de Lyon et Post-doctorante en Anthropologie
LabEx COMOD - ENS Lyon)

 

 

François Laplantine, est un antropologue  français et Professeur des Université  émérite. Il soutient une thèse de doctorat en philosophie à l'université Paris-X-Nanterre en 1969 et obtient un doctorat d'État en anthropologie, à l'Université de Paris 5 en 1982, puis réalise l'ensemble de sa carrière universitaire à l'Université Lumière Lyon 2, dont il est professeur émérite depuis 2008. Il a dirigé le département d'anthropologie de Lyon 2 entre 1987 et 1994 et, à ce titre, participé à la création du Centre de recherches et d'études anthropologiques (CREA) en 1991.

 

 

 L'une des surprises des l'époque contemporaine,  c'est le fait religieux. 

C'est la relativité du sens et des valeurs.  La modernité dissout les certitudes,  il n'y a pas de transcendance.  Un désenchantement du monde,  ce sont des tentatives de reanchetement. Ce regain des religions s'observe depuis 30 ans.  Plus particulièrement en Afrique avec des protestants pentecotistes. 

Ce sont des églises qui ont un caractère extrémistes.  

 

 

 L'islam progresse dans le monde entier.  En France,  c'est l'islam qui porte les blessures de la colonisation.  Ce sont des revendications d'imaginaire. 

Au XX ème siècle, c'est Hollywood et le communisme.  

 

 

 Les religions réagissent à la modernité,  en revenant sur le passé.  Dans les polythéistes,  il y a un retour vers Dieu. Il y a une mondialisation des produits,  c'est un processus qui produit à se dissoudre ou à se durcir dans l'indifferenciation. Tout est rejeté en globalité.  Tout ce qui est exclu,  conduit à l'intégrisme et donc au terrorisme.  

 

 

Dans cette mondialisation,  il y a aussi les migrations.  La mondialisation,  c'est une exaspération dew symptômes de la dépression.  La dépression,  c'est une dépréciation du lien social.  Les religions sont des antidépresseurs.  Depuis 1975, il y a une nébuleuse,  de l'ésotérisme, l'occultisme,  ce sont des voix qui viennent par le cosmos.  Les idées avancées,  ce sont les liens avec la nature,  avec une logique messianique qui tendversla secte.  C'est une réconciliation des sciences avec la nature.  Ce sont des formes qui ne sont pas forcément religieuses.  Il y a le déracinement,  le mélange des cultures.

 

 

Il y a une recomposition du sens des nos racines et une reconnaissance de nos antennes.  Il y a des religions par soustraction et des religions par addition. 

Le religion est le reflet du social,  avec les mauvais tours du langage. Parler religieux,  c'est parler autrement.  C'est le psychisme, le religieux n'est pas fondateur,  mais il est expressif des maux sociaux.  Ce que nous ne voulons pas dire, ne savons pas dire, la religion c'est de l'illusion,  la religion a un effet thérapeutique.  Les croyants ne sont pas des aliénés qu'il faudrait soigner. 

Les médias ont tendance à ne voir que les extrêmes.  

 

 

 

 

 La religion,  c'est la finitude, la vie, la mort. La laïcité, c'est l'hégémonie qui  se dit dans la subjectivité du croyant. 

Quand nous parlons de religion,  c'est une difficulté inouïe.  C'est une notion qui a été formée dans les langues européennes. Nous devons nous méfier de l'inconscient. C'est ce que nous traduisons par nos voix.  Ce ne sont pas les mots,  mais ce sont les usages que l'on fait des religions. 

 

 

 

La religion suppose 3 éléments.  Les sens de nos préoccupations dans une matrice symbolique et unique. Le judaïsme et l'islam réfutent toute forme de réincarnation.  La religion est une dramatisation du corps.  Il n'y a pas de religion individuelle.  De toute évidence, le maoïsme était une religion.  Croire est rarement croire totalement.  Les religions disent pratiquement toutes les mêmes choses,  mais elles le disent d'une façon différente. 

 

 

 

 

 Croire et savoir.  Le savant,  ce n'est pas celui qui ne croit pas,  mais qui croit en autres chose.  La laïcité c'est ce qui pose des questions entre la foi et la loi.