Accompagner les nouveaux musulmans, c’est le défi que Malika Dif veut relever. Par ses ouvrages et ses conférences, Malika Dif est une figure populaire déjà assise dans les mosquées de France. Autrefois à la Grande Mosquée de Paris, puis à la mosquée Addawa (Paris 19e), son expérience du terrain est incontestable.
Ce dimanche 6 novembre, elle a réuni des « convertis à l'islam ».
Cela se passait au Centre Shatibi
à la Librairie Tawhid 8 Rue Notre Dame à Lyon 6 ème
L'association Lumière d’islam en Occident
accueille et conseille les convertis à l'islam
Présentation de l'intervention
par Nicolas Ruscon
et
Abdelbasset Zouiten
Malika Dif : Lorsque je me suis moi-même convertie dans les années 1970, j’ai eu à souffrir du manque d’accompagnement. Il m’arrivait d’en pleurer ! Puis, par une grande faveur divine, il m’a été donné ensuite d’accéder au savoir et j’ai maintenant un devoir de retransmission en accompagnant les nouveaux venus à l’islam, afin de leur épargner des difficultés et de leur éviter les errances qui leur font vivre l’islam dans les épreuves !
Depuis déjà longtemps, certains d’entre nous accompagnions des sœurs et des frères – convertis ou non – mais, jusqu’à présent, nous le faisions d’une manière un peu « artisanale » : c’était le plus souvent de l’accompagnement individuel !
Nous avons constaté qu’ainsi nous en laissions beaucoup sur le bord du chemin !
Nous avons eu connaissance, surtout ces dernières années, de nombreux cas où des converti(e)s se sont trouvé(e)s entraîné(e)s dans des situations anormales, dont les conséquences hypothèquent gravement leur vie, les éloignent même parfois de leurs familles.
Ils sont alors dans la souffrance. Certains autres se retrouvent seuls après avoir fait la shahada (la profession de foi musulmane, ndlr).
Ce qui nous a conduits à créer l’association : Lumière d’islam en Occident.
Depuis quelques mois déjà, des activités ont eu lieu, notamment une rencontre de deux jours avec la présence du grand savant cheikh Ramadan al-Bouti, une visite de la Grande Mosquée de Paris, une rencontre pour préparer ensemble le jeûne du mois de Ramadan, une soirée « rupture du jeûne » suivie des prières des tarawih et, une rencontre à la Grande Mosquée d’Evry sur le thème :
« Embrasser l’islam ! Et après ? ».
Nous avons aussi initié des activités en province.
La demande est forte.
Pour
le moment, nous nous limitons aux seuls convertis, qui ont des
problèmes spécifiques à résoudre. Cependant, je veux être tout à
fait claire sur un point : il n’est en aucun cas question de
séparer les convertis des musulmans d’origine ; notre action doit
plutôt être un tremplin, pour les préparer à s’intégrer à
l’ensemble de la communauté ! Prier, vivre, étudier
ensemble.
Des questions existentielles propres à leurs cas particuliers sont posées, et il est évident que des convertis sont mieux à même d’aider les nouveaux venus, en raison de leurs propres expériences !
Beaucoup d’interrogations tournent autour des relations avec les parents, le rapport à la mort : que faire pour être enterré en musulman ; que faire en cas de décès de parents non musulmans ; quid du testament, de l’héritage !
D’autres sujets, nombreux, concernant les relations hommes-femmes, le mariage mixte, l’éducation des enfants entre famille musulmane et famille non musulmane, puis des questions plus générales sur la présence musulmane en France, sur un éventuel exil en pays musulman, sur la mission de l’homme selon le Coran et, bien évidemment, de nombreux sujets sur la spiritualité.