Sur un terrain de 1000 mètres carrés cédé par la municipalité, la nouvelle mosquée remplace les locaux préfabriqués et le chapiteau où la communauté se réunissait dans des conditions précaires, "sous la pluie, la neige et le soleil ardent" selon le président de l’association depuis 2013, Salah Bayarassou.
La communauté musulmane de la Duchère priait depuis des années dans des conditions précaires. Elle dispose désormais d’une mosquée modèle, «bénie» vendredi par les autorités pour tourner la page d’un islam sous influence salafiste.
«Ce lieu était attendu depuis longtemps»,
a souligné le sénateur-maire, Gérard Collomb ,
qui en avait fait un objectif depuis son élection en 2001.
Quatre ans plus tard, la ville et la préfecture, avec le conseil régional du culte musulman (CRCM) et l’association des fidèles de la Duchère signaient un protocole pour édifier une mosquée digne de ce nom sur un terrain donné par la mairie.
Mais il aura fallu encore onze ans, et un chantier à rebondissements, pour entendre un premier prêche.
Depuis la fin des années 1980, les musulmans de la Duchère - grand ensemble construit sur une colline à l’ouest de la ville - et alentour priaient dans un préfabriqué, augmenté d’un chapiteau, et dehors dans une petite cour. «Souvent on a galéré l’hiver, sous la pluie, dans le froid»,
témoigne l’un d’eux, Mahmoud Bouzazi.
Les fidèles disposent désormais d’une salle de prière pouvant accueillir plusieurs centaines d’hommes - en bas - et de femmes - en haut ; d’un minaret, d’une bibliothèque et de salles de cours. L’espace cultuel étant «clairement distingué» de l’espace socio-culturel dédié à l’apprentissage de l’arabe et au soutien scolaire, fait valoir Hafid Sekhri, élu du 9e arrondissement et membre de l’association.
Celle-ci a installé, partout, des caméras de surveillance.
A la Duchère, la pratique de l’islam a de longue date été sous influence rigoriste, du fait notamment de l’imam Abdelkader Bouziane qui y exerçait dans les années 1990 et 2000 avant de rejoindre Vénissieux.
En 2004, il fut expulsé par la France après avoir défendu le châtiment corporel des femmes.
Plus récemment, une poignée de salafistes a tenté de prendre le contrôle de la mosquée.
Cet entrisme est allé jusqu’à des menaces de mort à l’encontre de l’imam en place, qui a porté plainte contre un converti.
«Grâce au soutien des autorités, on a pu faire face mais cette mosquée modèle reste visée par une mouvance qui voudrait l’accaparer»,
estime Benaissa Chana, président du CRCM.
Pour le préfet du Rhône Michel Delpuech, son ouverture en forme d’inauguration, vendredi, a été l’occasion de «tourner la page» d’un islam pratiqué dans des conditions indignes de la République, mais aussi de dérives cultivant «un terreau fertile à l’apologie du jihad».
Fouziya Bouzerda, David Kimelfeld et Abdelkader Haya
Fouziya Bouzerda, David Kimelfeld et Abdelkader Haya et Hafid Sekhri
Benaissa Chana, Fouziya Bouzerda, David Kimelfeld et Abdelkader Haya et Hafid Sekhri
Abdel Achache et le Vice-Consul du Royaume du Maroc à Lyon
Nathalie Perrin-Gilbert
(Maire du 1 er Arrondissement de Lyon)
Patrick Genet et le prêtre de la paroiisse de la Sauvegarde de la Duchère
Guy Blanc et Patrick Genet
Récitation Coranique par l'Imam de la Mosquée de la Duchère
Allocution d'Hubert Julien Laferrière
(Maire du 9 ème Arrondissement de Lyon)
Allocution de Salah Bayarassou
(Recteur de la Mosquée de la Duchère)
Allocution de Benaissa Chana
(Président du Conseil Régional du Culte Musulman Rhône-Alpes)
Allocution de Gérard Collomb
(Sénateur-Maire de Lyon, Président de la Métropole de Lyon)
Allocution de Michel Delpuech
(Préfet du Rhône, Préfet de la Région Auvergne Rhône-Alpes)
Hafid Sekhri
Hafid Sekhri