Colloque International :
« La gestion de la diversité culturelle : un défi pour les sociétés contemporaines »
à l'Université Catholique de Lyon,
Si la
diversité culturelle est incontestablement une richesse et qu’elle
concerne aujourd’hui toutes les sociétés, il n’en demeure pas
moins que sa gestion représente un défi que la communauté
internationale ainsi que les Etats doivent savoir relever avec
intelligence.
En effet, depuis l’avènement de
l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945, l’on est passé
d’une société internationale d’une cinquantaine d’Etats et de
culture plus ou moins homogène, à savoir la culture occidentale, à
une communauté multiculturelle composée aujourd’hui de 196 Etats,
dont la majorité est de culture non occidentale.
La gestion
de la diversité, considérée comme un défi pour les sociétés
contemporaines, nous conduit également à observer la distinction
suivante, entre :
- les « démocraties consolidées » qui,
dans un contexte marqué par des flux migratoires successifs, doivent
tenir compte des nouvelles composantes ethniques et culturelles de
leurs populations ;
- les sociétés en « transition
démocratique » qui doivent elles, assumer une diversité culturelle
liée en grande partie à un héritage colonial, tout en créant des
modalités d’un vivre ensemble qui soient les bases d’un nouveau
pacte social.
De tout ce qui précède, on peut dire que la
gestion de la diversité est aujourd’hui un défi pour les
sociétés, notamment en termes de gouvernance, tant sur le plan
international que sur le plan national.
Quelles sont les
différentes stratégies mises en œuvre dans la gestion de la
diversité culturelle, à l’échelle mondiale et nationale ?
Quelles en sont les spécificités et en quoi
sont-elles/peuvent-elles représenter de bonnes pratiques
susceptibles d’inspirer d’autres sociétés ? Peut-on modéliser
un système de gestion de la diversité culturelle ?
Dans le
cadre de ce colloque international sur le thème de la gestion de la
diversité comme un défi pour les sociétés contemporaines, qui
verra la participation d’une quinzaine de chercheurs et de
praticiens venus de différentes régions du monde, trois principaux
axes seront explorés, notamment :
I. Gouvernance et diversité
culturelle, avec deux aspects complémentaires :
- l’approche
institutionnelle et normative de gestion de la diversité culturelle
;
- les expériences particulières de gestion de la diversité
culturelle ;
II. L’éducation et la gestion de la diversité
culturelle ;
III. Le pluralisme linguistique : un défi pour
les sociétés.
Mot d'ouverture par Anne Soisson
(Secteur des Sciences Sociales et Humaines UNESCO)
Suzy Halimi
(Professeur Vice Présidente de la Commission nationale française de L'UNESCO France).
Les villes apprenantes, c'est le système éducatif, mettre autour de la table les entreprises. Comment devient on ville apprenante ? C'est mettre les outils informatiques et humains au profit des plus démunis. Rejoindre le réseau des villes apprenantes, il faut définir un plan, un projet.
C'est autour du thème de la viande à Clermont Ferrand.
C'est la lutte contre la drogue à Mantes la Jolie. C'est garantir l'accès de tous les citoyens à la formation et à l'apprentissage pour tous. Lyon à tous les atouts pour devenir une ville apprenante, mais aussi, il y a les collectivités territoriales, la Métropole de Lyon.
Mot de bienvenue du Père Thierry Magnin
( Recteur de l'Université Catholique de Lyon )
Remerciements pour toutes les personnes personnes, particulièrement, les étudiants venant du continent africain, du continent asiatique et du Moyen Orient. Bienvenue aussi à la diversité religieuse.
Travailler à se comprendre et à comprendre les autres. Ce n'est pas une affaire de spécialiste, c'est l'affaire de tous. Ici, nous sommes dans une ancienne prison, c'est aujourd'hui un lieu de liberté et d'échanges.
Pascale Boucaud
(Professeur, Titulaire de la Chaire UNESCO "Mémoires, Cultures et Interculturalite")
Conférence Inaugurale par le Professeur Joseph Yacoub
(Professeur Honoraire, Premier titulaire de la Chaire UNESCO "Mémoires, Cultures et Interculturalite").
Thème "La diversité
culturelle : approche conceptuelle et analytique"
Il est
important d'approfondir ce thème, le 21 siècle sera le siècle de
la diversité culturelle. C'est un fait constatable
quotidiennement. Cette diversité est entrée dans le discours
des droits de l'homme. Pourquoi porte on un si grand intérêt
à la diversité culturelle ? Comment assurer à la fois,
la diversité, l'unité et la culturalite. Qui dit d'abord
diversité culturelle, dit culture. Tous nos gestes,
toutes nos pensées, c'est toute notre culture. Tout cet
affluent de cultures vient en nous.
Aucune culture ne peut prétendre représenter l'universel. La diversité est inhérente à la culture humaine. Jamais les hommes, sur l'histoire, n'ont donné une valeur interprétative de la culture. L'humanité a toujours été diverse. Il est important que les historiens et les professeurs de l'histoire aient développé cette diversité, l'imanence, l'unité, comment faire pour vivre ensemble.
L'homme et Dieu, c'est la recherche philosophique, de la cause des causes, de l'éternité de l'être. L'essentiel, c'est l'être et l'unité. Les peuples sont différents par leur mentalité, qui sont aussi conditionné par leurs diversités, la mythologie des peuples et des religions. Variétés de croyances, et diversités des rites liturgiques. Les religions peuvent revêtir des formes différentes.
Qu'est ce qu'il reste d'un message ? Les hommes ne sont pas transposables, avec les conflits géographiques. Les débats se cristallisent sur l'identité nationale. Les peuples ont ils une identité ? Se référent ils à une croyance ? À des racines? Pourquoi posons nous ces questions ? Pourquoi dit on, les pays arabo musulmans, alors qu'il y a des chrétiens, dans ces pays. Faisons attention de ne pas amalgamer ces propos. Au Liban, toutes les communautés font partie du pays. La notion de racines, dans les pays d'Amérique latine, ce sujet est très important dans la diversité culturelle. Il faut défendre le concept du multiculturalisme. Quand on n'est plus chez soit, on est transplanté. L'histoire n'est pas linéaire, c'est en zigzaguant que nous arrivons à trouver le creuset fonctionnel. Une fois la diversité reconnue, on pourra faire l'unité. Adhésion à des valeurs universelles en référence aux droits de l'homme. Comment faire pour fédérer les peuples à ces réalités. Mais parfois, la réalité est bien autre que celle que nous croyons. La foi que l'on a, ne doit pas être une chaîne.
Premier panel : Gouvernance et diversité culturelle.
Présidence Samadia Sadouni
(Maître de Conférences Institut d'études Politiques de Lyon)
Doudou Diene
(Juriste et Philosophe)
Nous sommes dans une crise identitaire récurrente. C'est le principe concret de cette crise internationale sur la base de critères racials, religieux. C'est un point d'analyse très important, car on tue pour des différentes cultures. La diversité, c'est l'altérité, c'est l'autre, c'est l'étranger. La diversité est lue comme un antagonisme. Quelles sont les questions centrales ? Il faut revisiter la notion de diversité. L'Europe s'est accompagnée d'une idéologie raciste. La vision impériale de l'autre, il y a différentes choses que ne sont pas identiques. Une certaine vision de la diversité, il y a une vision raciale. Nous ne sommes pas comme les autres. La diversité, c'est le pluralisme et la diversité culturelle. Chacun a une interprétation différente de la diversité. La première perception que nous avons de la culture, c'est l'esthétique, c'est la vision que nous avons de l'autre de l'altérité. Tout est une question d'éthique, c'est à dire de nos valeurs humaines. L'éthique, c'est de partager les valeurs humaines qui nous singularisent de nos différences. Et puis il y a les valeurs spirituelles, où l'homme a la transcendance de l'altérité des croyances. Comment inscrire notre identité dans ces valeurs fondamentales. Esthétiques, éthiques et spirituelles.
La diversité est un fait, mais pas une valeur, il va falloir partir de ce point de la multiculturalite à l'interculturalite. Il faut promouvoir la connaissance réciproque sur le terrain de l'éthique et de la mémoire.
"Quand dans la forêt, les branches se querellent, les racines s'embrassent" (Proverbe Africain)
Patrice Gillibert
(Juriste, Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme)
Approche normative et
institutionnelle de gestion de la diversité culturelle à travers
les mécanismes indépendants des droits de l'homme des Nations
Unies.
Le respect des droits culturels est nécessaire pour
élargir et pour accéder à une existence par la gestion et ses
enjeux. C'est l'engagement de respecter les droits de l'homme.
Les droits culturels font partie intégrante des droits de homme. C'est aussi la libre circulation des pensées et des images relatives aux droits des libertés d'expression et de religions. En France, c'est sur la question du port du voile. Cela fait parti d'une exclusion et d'une humiliation d'une partie de la population. La question du voile fait partie du choix de la femme.
Stefano Allievi
(Professeur de l'université de Padoue Italie)
Enjeux et défis de la gestion de
la diversité culturelle : "approche comparée".
Il y a
un retour de la religion dans notre société, on est
français, donc on est chrétien. Les changements de
religions, les convertis, à l'islam, au
bouddhisme, c'est à la base des rencontres collectives.
Il est devenu pratiquement impossible de ne pas faire société
ensemble de cette visibilité culturelle. Mais il y a aussi, les
identitaires, ceux qui ne veulent rien changer. L'islam
n'est pas la religion la plus diverse, mais elle est perçue comme
différente.
On apprend l'islam par les conflits. Il y a une partie de la société qui se singularise, il y a les identitaires, qui se découvrent être chrétiens depuis qu'il y a des musulmans. Les mots clés sont, les changements, les conflits, c'est nécessaire de les empêcher. La pluralité en soit, change beaucoup de choses, on apprend le dialogue, on se trouve des points communs, ça fait partie du jeux. Les débats commencent à être compliqués, il faut être tolérant, mais on manque de tolérance. On ne peut plus avoir un regard ironique sur la diversité.
Avoir une éducation à l'écoute, avec moins de rationalité, mais plus de soleil et d'étoiles.
Deuxième partie
Expériences
particulières de gestion de la diversité culturelle
Présidence : Ali Mostfa
(Maître de Conférences École Supérieure de traduction et des relations internationales ESTRI Université Catholique de Lyon)
Francine Saillant
(Professeur Département d'anthropologie de l'université de Laval de
Montréal au Québec).
Penser au pluriel l'interculturalite :
points de vue issus du Mexique et du Québec
Commence par rendre hommage aux
victimes de la fusillade à l'intérieur de la mosquée de Montréal
au Québec qui s'est passé il y a quelques jours. Parmi ces
victimes, il y avait un professeur de l'université de Laval
de Montréal au Québec.
Il est de bon aloi de soutenir la
diversité culturelle, depuis une région du monde, en
parlant d'une autre région dans le monde. Il faut savoir que
tous les pays du monde, sont différents des uns des autres.
Fait référence aux mythes, qui font penser à la diversité
culturelle. Le Canada et le Québec sont régis par des lois se
basant sur charte de la multiculturalite et des différences
culturelles.
La mosaïque des différences est
l'expression la plus forte d'une politique interculturelle. Le mythe
fondateur du Mexique est la composante plurielle, comme modèle
de gestion du métissage. Nous avons comme une affirmation de
l'identité nationale. Toutes sortes d'initiatives sont mises en
exergue pour cette société multiculturelle. Par ces exemples, on
voit bien qu'il y a des points forts entre le passé et le présent.
L'idée, c'est de vivre en démocratie dans le respect des lois
du pays.
Il faut tenir compte des Savoirs indigènes,
qui ne peuvent que nous enrichir d'un point de vue culturel.
Cedomir Nostorovic
(Professeur École Supérieure des sciences économiques et
commerciales de Singapour)
Management de la diversité culturelle
à Singapour : défi institutionnel et managerial.
La question est : est ce que nous formons bien les managers ?
Qu'est ce c'est la diversité à Singapour ?
Les races, les langages, et les religions.
Saad Salloum (Directeur de la Revue Masarat) absent,
représenté par Oliver Ferrando
Politologue
"L'expérience du pluralisme religieux en
Irak : élans et défis"
Première minorité en Irak, ce sont les chrétiens, le deuxième, ce sont les turkmènes, le 3 ème groupe, les mandeens sabeens, les yezidis. Il y aurait seulement que 6 juifs en Irak.
L'Irak est un pays de différentes religions et l'islam est la religion d'état. L'échec du principe des quotas.
Deuxième Panel : Éducation et
Diversité culturelle
Présidence Olivier Ferrando
(Politologue )
Gulnara Aitpaeva
(Directrice Centre de Recherche Culturel Aligine Kirghizstan)
3 éléments de la diversité. Jouer du Komutz.
La diversité culturelle n'est pas une volonté politique.
Francis Akindes
(Professeur Université Alassane Ouattara de Bouaké Côte d'Ivoire)
La parenthèse de l'ivoirite en Côte d'Ivoire : un contre modèle meurtrier de gestion de la diversité sociale et culturelle.
La Côte d'Ivoire, compte plus de 160 ethnies différentes.
Manuel Muranga
(Professeur Uganda Christian Universityof Mukono Uganda)