Conférence sur « La Réunion, années 1960-1970 : émigration, déportation, contrôle des naissances ».à l'Université Lyon 2 (campus BDR), au "Grand Amphi".Organisé par le site www.histoire-reunion.re et la Chaire Égalité, Inégalités & Discriminations de l'Université de Lyon 2.
Présentation Patrick Rosenblatt
Professeur de Sociologie Directeur de la Chaire Egalité Inégalités et discriminations
Sujets abordés: Le BUMIDOM, l'affaire des "Enfants de la Creuse", et les avortements et stérilisations pratiqués sur des femmes réunionnaises sans leur consentement.
Yannick Chevalier
vice président de l'Université Lumière Lyon 2
Sébastien Clain
Projection du film "Rassine Monmon, Papa : Tome 1, ce passé qui ne passe pas", en présence du réalisateur Michael Gence.
Présentation, tirée du site du film :
Présentation de l’association Génération Brisée,
par son président Jean-Charles Pitou
Entre 1963 et 1982, plus de 2150 enfants réunionnais furent déportés en France hexagonale, dans des départements à repeupler comme la Creuse, le Cantal, le Gers… Cette affaire est plus généralement connue sous le nom des « Enfants de la Creuse ». Le 18 février 2014, après plusieurs années de combat judiciaire des victimes pour faire reconnaître ce crime, une résolution mémorielle est votée à l’Assemblée Nationale reconnaissant la responsabilité de l’État français dans ce drame.
Introduction par Véronique Corinus,
Maîtresse de conférences en littératures francophones (Antilles et Afrique Subsaharienne) - Laboratoire Passages XX-XXI
Présentation du livre Le ventre des femmes, par Françoise Vergès
Dans les années 1960-1970, l’État français encourage l’avortement et la contraception dans les départements d’outre-mer alors même qu’il les interdit et les criminalise en France métropolitaine.
Comment expliquer de telles disparités ?
Partant du cas emblématique de La Réunion où, en juin 1970, des milliers d’avortements et de stérilisations sans consentement pratiqués par des médecins blancs sont rendus publics, Françoise Vergès retrace la politique de gestion du ventre des femmes, stigmatisées en raison de la couleur de leur peau.
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l’État français prône le contrôle des naissances et l’organisation de l’émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l’espace de la République, provoquant un repli progressif sur l’Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.
Françoise Vergès s’interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s’appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l’auteure entend faire la lumière sur l’histoire mutilée de ces femmes, héritée d’un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd’hui.