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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 01-06-2017 à 22:28:08

le 01 juin 2017 Conférence du Professeur Ali Benmaklouf dans le Grand Amphi de l'Institut politique de Lyon, 4 rue du Professeur A

 

 

 Conférence du Professeur Ali Benmaklouf dans le Grand Amphi de l'Institut politique de Lyon, 4 rue du Professeur Appleton Lyon 7ème.

 

 

 L'invité, agrégé de philosophie, est professeur de philosophie arabe, spécialiste d'Averroes, de Montaigne, de logique et des philosophes logiciens.

Il traitera de son dernier livre "Pourquoi lire les philosophes arabes".

 

 

 Présentation par Lahouarri Addi (Professeur à Sciences Po Lyon)

 

 

Ali Benmaklouf est né le 10 novembre 1959 à Fès. Agrégé de philosophie, il enseigne la philosophie arabe et la philosophie de la logique à l'Université de Paris Est-Créteil Val-de-Marne tout en étant également présent dans la vie intellectuelle du Maroc par sa participation à des colloques et conférences mensuelles. Il est l'auteur d'ouvrages sur Averroès, Montaigne ainsi que sur des philosophes logiciens. Impliqué dans la vie publique, Ali Benmakhlouf est président du Comité consultatif de déontologie et d’éthique de l'Institut de recherche pour le développement et vice-président du Comité consultatif national d'éthique. 

 

 

 Lire les philosophes arabes médiévaux avec l'oeil de la philosophie contemporaine pour y trouver des affinités de méthode et de doctrine, tel est le parti pris de ce livre. Lire ces philosophes arabes, c'est aussi les inscrire dans la tradition et le patrimoine de l'humanité, car ils ont su ménager des accès multiples à la vérité où religion et philosophie sont pensées de manière conjointe. Leurs travaux dans de nombreux domaines, comme la médecine, la logique ou l'histoire continuent de nous interpeller comme ils ont contribué à la formation de la pensée européenne. Le médiéval rejoint alors le contemporain dans cette riche histoire qui est celle de l'humain et de l'intellect.

 

 

 On sait quelle dette l’Occident a vis-à-vis de la philosophie arabe, qui lui a transmis une grande partie des œuvres de Platon et d’Aristote. Encore faut-il parler des philosophes de langue arabe, puisque Al-Farabi (801-873) était persan, tout comme Al Ghazali (1058-1111), tandis qu’Averroès (1126-1198) vivait à Cordoue.

 

 

 Mais ces intellectuels n’étaient pas seulement des traducteurs. Leur lecture profonde et assidue des Grecs les conduisit, d’une part, à développer le genre bien particulier du commentaire, et, d’autre part, à intégrer cette pensée étrangère dans le contexte islamique. 

 

 

 À lire Ali Benmakhlouf, on mesure à quel point notre méconnaissance de ces penseurs repose sur des présupposés et sur un long travail d’oubli. Force est de reconnaître l’esprit d’ouverture de ces philosophes qui tentèrent une double conciliation : celle des maîtres grecs entre eux, puis de ces derniers avec la loi divine, la charia.

 

 

 Les rapports entre raison et foi furent tumultueux dans la chrétienté, mais il n’en allait pas de même en terre d’islam. En effet, si, pour les penseurs présentés par Ali Benmakhlouf, la vérité est une, les accès à la vérité sont, eux, multiples.

 

 

 Il n’y a pas opposition entre croyance et raison, entre la parole inspirée et la parole argumentée, entre religion et philosophie. Que l’on fasse du Coran une lecture au premier degré est certes permis, mais les hommes ont le devoir d’apprendre et de découvrir et il revient aux philosophes de voir, derrière les images du texte, le contenu conceptuel sous-jacent. 

 

 

 a conception du vrai, mais aussi de l’intellect, de ces penseurs montre la permanence de certaines problématiques. En effet, tout comme les logiciens de la fin du 19e siècle, Gottlob Frege notamment, les philosophes arabes ont une approche objectiviste de la pensée. L’intellect, qui produit continuellement de la pensée, n’est pas le propre de l’humain, il ne fait qu’y participer.

 

 

Le vrai ne peut donc être détenu ni par un seul homme, ni par une seule culture, il reste un horizon. Par là, et bien d’autres points encore, l’on comprend pourquoi il faut lire les philosophes arabes, souvent plus souples et moins dogmatiques que leurs collègues européens à la même époque. 

 

 

 La religion musulmane est venue à un moment historique du 7 ème siècle.  La naissance de cette philosophie est venue par les mathématiques et la géographie.  Les attributs dd cette religion sont inhérents à Dieu,  car Dieu est audient et omniscient. Les attributs sont résidents avec le sacré avec le grec.  La philosophie,  c'est la connaissance dans leur réalité, la géographie, les mathématiques, la médecine. 

 

 

 La philosophie,  c'est d'abord le fait de se poser des questions.  Il y a un aspect anecdotique,  que seuls ceux qui veulent épouser l'ignorance et ceux qui ont la faculté de pouvoir donner des réponses et de justifier la philosophie.  Un homme seul,  ne peut pas accéder à la vérité,  dans le style du mythe, le style de la façon de vivre.  Mais la philosophie et la religion sont bien distincts. L'image donne dans un contexte, exemple dans le Coran,  quand il est dit : "les plantes et les arbres se prosternent". 

 

 

 Le sens opposé,  c'est le principe des plantes et des arbres qui se prosternent.  Il y a un principe qui est l'âme de l'univers. Le philosophe Averoes, le refera dans la sagesse. Dans la philosophie, le mot sagesse dans le Coran,  est une belle création de Dieu,  éloge du savoir démonstratif.  

 

 

 Logique et médecine, Aristote avait schématisé les grandes notions de la terre.  Les grecs sont méditerranéens,  ils sont dans le raisonnement, des conditions de prime abord, le plaisir est un bien.  Chez les philosophes arabes,  les sens sont multiples, on suit l'oeuvre pas à pas, on suit le commentaire.  La parole appartient à moitié de celui qui la dit et de celui qui l'écoute.  La vérité,  appartient à un sens religion,  dans la sacralite. C'est la vérité religieuse. C'est l'exemple du sacrifice du mouton. Faut il un couteau bien aiguisé et qui coupe bien.  La médecine c'est l'art de conserver la santé,  c'est la prévention, mais ce n'est pas de soigner.  La philosophie,  c'est de prendre très au sérieux les maladies de la tête.  La réforme de l'entendement,  c'est la guérison des maladies de la tête. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 La science de la civilisation,  rhétorique et politique.  Toujours recommencer,  le Prophète était le messager de Dieu, le lieutenant de sa parole. Abou Bakr était le calife du messager de Dieu, le commandeur des croyants.  La religion,  c'est du spirituel.  Il n'y a qu'une seule justification d'une migration,  c'est d'avoir une nouvelle vie. 

 

 

 ll faut lire les textes sacrés,  non seulement pour ce qu'ils disent, mais aussi pour ce qu'ils ne disent pas.  Le texte n'est pas une norme politique. Il n'y a pas de "charia" dans le Coran, ce mot est totalement flou par rapport à sa conception.  Un savoir arabo-musulman est rentré dans la philosophie européenne.  

 

 

 On peut être très cultivé sans être instruit.  L'exemple des premiers hadiths,  venaient de la transmission orale. La notion de création n'est pas indivisible.  Au Maghreb,  il faut reconnaître qu'il y a un déficit éducatif. L'integibilité du passé permet d'avoir une bonne integibilité du présent.