Café-débat : "États généraux de la Bioéthique : Que disent les musulmans ?" A l'initiative de l'association l'Ouverture de Valence avec Abdallah Dliouah (Imam de Mosquée de Valence et Président de l'association l'Ouverture)
Azzedine Gaci ( Recteur et Imam de la Mosquée de Villeurbanne )
Du grec “bios” (vie) et “ethikos” (morale), la bioéthique étudie les questions et les problèmes moraux qui peuvent apparaître à l’occasion de pratiques médicales nouvelles impliquant la manipulation d’êtres vivants ou la recherche biologique. Elle s’intéresse à des sujets tel que la procréation médicalement assistée, le prélèvement d’organe, la fin de vie, l’euthanasie etc.
Du point de vue de l’islam, il s’agit de donner un avis sur ces sujets en se basant avant tout sur le Coran et la Sunna, mais également sur la réflexion et la logique.
Rappel que concernant le culte (nombres de prières par jour, durée du mois du ramadan), l’Islam ne permet pas le changement et l’innovation. Cependant, concernant les comportements et les mœurs, notre religion se base sur le principe du « tout est permis sauf ce qui est interdit ». L’interdit reste une exception et on se doit de chercher à comprendre les raisons à cette interdiction.
La Procréation Médicalement Assistée (PMA) est l’un des sujets sensibles pour la communauté. Celle-ci est permise à la condition qu’elle n’aille pas à l’encontre de la préservation de la filiation. De ce fait, si l’on a recours à un don de spermatozoïdes ou d’ovules, issu de banques de donneurs, la filiation est mise en péril. Le procédé est donc interdit car il s’agirait ici de ce qu’on peut appeler une fornication médicalement assistée.
Un autre sujet important est le don d’organes. Il est autorisé en Islam suite à la concertation de jurisconsultes se basant sur le verset coranique suivant :
« Qui sauve une vie sauve l’humanité entière » (S2. V.263). Le don de moelle a lieu en cas de mort cérébrale de la personne ; le cerveau ne fonctionne plus mais les organes sont encore en parfait état de marche. Pour être un futur donneur, il suffit d’en parler à son entourage ou d’avoir sur soi la carte de donneur que l’on se procure sur le site http://www.dondorganes.fr
Un autre point souvent abordé est la fin de vie et l’euthanasie. En Islam la vie est sacrée et elle ne nous appartient pas. De ce fait, le médecin, la famille ou le patient lui-même ne peut mettre fin à sa vie de manière anticipée. Cependant, le médecin a obligation d’accompagner le patient en fin de vie en lui procurant un maximum de confort et en le soulageant de sa douleur.
Azzedine Gaci.
La fin de vie, la mort est un décret de Dieu : quand son terme arrive, nul ne peut l'avancer ni le reculer "C'est Dieu qui donne la vie, c'est Dieu qui retire la vie (Coran 40 verset 68)
La GPA, et les recherches sur embryons. La pratique de la mère porteuse est également in envisageable. L'islam interdit toute maternité de substitution et rejette tout contrat portant sur cet acte là.
Le recherches sur les embryons, les recherches scientifiques: tout en encourageant les recherches scientifiques, l'islam pose un cade et établit des limites.
L'IVG. On peut en parler avant 120 jours, après, on ne peut plus en parler. Sauf si la vie de la maman est en danger. La trisomie 21 n'est pas une raison pour pratiquer L'IVG. Quand il s'agit d'un viol, il faut discuter au cas par cas.
Le don d'organes, l'islam fait la promotion d'une véritable culture de la vie "Quiconque sauve une vie, sauve l'humanité toute entière". Le donneur ne doit pas mettre sa vie en danger.
L'euthanasie, accompagnement de la fin de vie ou assistance au suicide, c'est interdit en islam.
Le registre national du refus (RNR), si on n'est pas inscrit, nous sommes des donneurs potentiels. Consentement "présumé" ou consentement "imposé".
Abdelhamid Fatah.
Cadavérique : pas de prélèvements, sauf cornée dans les 24 heures.
Indications de dons d'organes.
Pas de verset ou de hadiths qui interdit les dons d'organes. Les instances favorables éthiqement. Consentement présumé du patient.
L'être humain est un dépôt inviolable, pas de commerce d'organes humains, but non lucratif, les organes sont gratuits, consentement du donneur.
Testament du donneur, les héritiers doivent respecter sa volonté qui prime sur celles des proches. Il y a aussi la parole.