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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 15-03-2018 à 22:59:32

Le 15 mars 2018 : Politique et société à l'Université Catholique Campus Saint Paul Entretien avec le Pape François et Dominique Wo

 

 

 Politique et société à l'Université Catholique Campus Saint Paul Entretien avec le Pape François et Dominique Wolton

Pendant un an, le pape François a accordé douze entretiens à l’intellectuel français Dominique Wolton. Fruit de ces rencontres humaines et chaleureuses, ce dialogue exceptionnel et inédit aborde en toute liberté les grands sujets de notre temps et de l’existence humaine : la paix et la guerre, la politique et les religions, la mondialisation et la diversité culturelle, les fondamentalismes et la laïcité, l’Europe et les migrants, l’écologie, les inégalités dans le monde, l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, l’individu, la famille, l’altérité, le temps, la confiance et la joie.

Sans conformisme ni langue de bois, ce livre illustre la vision du pape pour l’Église catholique et la société : abattre les murs et construire des ponts.

 

 

 Jorge Mario Bergoglio, cardinal-archevêque de Buenos Aires, a été élu pape sous le nom de François le 13 mars 2013. Il est le premier pape jésuite et latino-américain de l’histoire de l’Église catholique.

 

Dominique Wolton est directeur de recherche au CNRS. Il est le fondateur et le directeur de la revue internationale Hermès (CNRS Éditions) depuis 1988. Dans la communication, il privilégie l’homme et la politique par rapport à la technique et à l’économie. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, traduits en vingt langues.

 

 

 Jamais un souverain pontife ne s’est autant épanché auprès d’un intellectuel français ! Durant un an, le sociologue Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS en sciences de la communication, a recueilli les confidences du pape François. Pas moins de douze rencontres de deux heures chacune en quasi tête-à-tête au Vatican. Ces confessions inédites sur la guerre, la mondialisation, les migrants, l’écologie, les inégalités mais aussi des thèmes très personnels à l’image de l’étonnante psychanalyse de l’Argentin à l’âge de 42 ans ont donné lieu à un livre d’entretiens* qui vient de sortir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 En quoi François se démarque-t-il de ses prédécesseurs ?

 

C’est un pape laïc. Il ne met pas en avant le vocabulaire religieux mais le vocabulaire social et politique qui s’inscrit dans les valeurs religieuses. C’est ça qui fait qu’il est si populaire dans le monde chez les athées et qu’il suscite autant de réactions chez une bonne partie des cathos. Il est direct, compréhensible immédiatement par tout le monde.
 
Sur le fond, il ne bouleverse pas les dogmes de l’Eglise...
Il est tolérant sur les moeurs. Il a pris position sur l’homosexualitéles femmes dans la curieles couples divorcés qui peuvent revenir à l’église... Mais on ne peut pas demander à l’Eglise d’avoir une vision moderniste sur tout. Il est tout à fait normal que sur certaines valeurs, elle ne soit pas en phase avec l’esprit du temps.

 

 

 Y a-t-il une part de provocation dans ses sorties politiques ?

 

Cet homme a 80 ans, il sait qu’il n’est pas là pour longtemps, qu’il ne pense pas comme les autres, que son pouvoir est limité y compris au sein de l’Eglise. Par conséquent, il y va franco ! Qu’il y ait une petite dimension de provoc, peut-être, mais je pense plus naïvement qu’il est quand même un peu habité par tout ça et qu’il y va. C’est un latino, pas un européen. Dans son style, il est moins confit que ses prédécesseurs.
 
> Pourquoi le pape François bouscule les catholiques

 

Au risque de provoquer des fractures au sein de la communauté de fidèles ?
D’un côté, il ne veut pas de rupture. Son obsession, c’est toujours des ponts, des ponts, des ponts et surtout pas des murs. De l’autre, il entend remettre l’Eglise au coeur des grandes batailles politiques. Mais il veut être le pape de tous, à la fois celui des riches et des pauvres, même si, au fond de lui-même, il déteste les puissants. Il est, en fait, obsédé par cette idée d’unité.

 

 

 A-t-il conscience que ses positions sur les migrants peuvent être clivantes ?

 

En Italie notamment, ses propos suscitent une hostilité radicale. Et y compris dans le clergé, même si cela se sait moins parce que l’Eglise est feutrée. Mais quelles que soient les réactions des pays, il répètera que l’Europe trahit ses valeurs. Sur les migrants, il ne lâchera pas et rappelera que Jésus, lui-même, était aussi un migrant.
 
Sort-il de son rôle de pape quand il va sur ce terrain ?
Je ne pense pas. Est-ce que Jean-Paul II sortait de son rôle quand il prenait position pour la sortie du communisme ? Je ne crois pas. Les papes font toujours de la politique, plus ou moins explicitement. Leur seul pouvoir, c’est l’influence, la parole. François lance des ballons d’essai. La curie, il n’arrive pas à la réformer alors il joue l’opinion publique internationale.

 

 

 Est-il de gauche ?

 

Pour une part, oui. Sur tout ce qui est social, culturel, politique, c’est indéniable. Sur la définition de la vie, sur son opposition à l’avortement par exemple, là, in fine, on pourrait croire qu’il est de droite, mais en réalité, c’est plutôt la fidélité à des valeurs religieuses essentielles, des dogmes qui ne sont ni de droite ni de gauche.
 
Diriez-vous qu’il est révolutionnaire ?
C’est l’évangile qui a un contenu révolutionnaire dans le sens où ce texte demande aux riches et aux puissants d’être généreux, d’être hyper-attentifs aux exclus. A travers une lecture progressiste, contestataire, ce pape-là en tire des conséquences sociales directes. Plus il vieillit, plus il est sensible à la dimension socio-politique de son engagement, parce qu’il voit bien que les choses ne bougent pas facilement et que la mondialisation est un facteur d’inégalités.

 

 

 Avez-vous ressenti que c’était un homme seul au Vatican ?

Il sème mais il est un peu seul, oui. Mais il a une paix intérieure, il est très heureux d’être pape.

 

 

 Avait déjà interrogé le Cardinal Jean Marie Lustiger,  (Cardinal d'origine juive, converti au catholicisme, il n'y en avait pas eu depuis le 16 ème siècle).

Est allé au Vatican à la rencontre du Pape François,  rentre dans une petite pièce,  il y a eu 12 rencontres avec lui.  Quand,  il lui a montré le livre qu'il a écrit sur lui,  le pape François,  n'a rien voulu retiré de que ce j'avais écris.  J'ai eu l'impression qu'il avait une vision sur les 30 prochaines années à venir.  L'immigration ne le lâchera jamais,  c'est un engagement de l'évangile.  C'est un homme obsédé par la paix et la guerre,  le génie de cet homme, est d'origine immigré italien.  Il a fait 25 voyages dans des petits pays,  là où il y a le malheur, tel que la Birmanie avec les rohingyas, c'est quelqu'un qui très proche des gens, il aime le peuple.  Il est néanmoins contesté parmi les cardinaux, il y a une critique de la presse. 

 

 

 Loïc Joncheray Directeur de la librairie La Procure (Discutant)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Par rapport à l'Europe,  il dit aux jeunes,  réveiller vous.  Dans toutes les paroisses du monde, on  demande dd s'occuper des immigrés.  Nous sommes la partie du monde la plus démocratique,  il demande d'utiliser cette valeur pour être au service des plus démunis.  

 

 

 Le pape François, demande que nous changions de modèle.  L'église de Rome est contre le capitalisme,  pourquoi l'église n'a jamais été entendue.  Par contre sur les moeurs,  il y a un peu trop d'amplitude, et puis il y a la question sur la Bioéthique. Mais le pape François ne lâche pas sur l'immigration,  il dit lui même,  je ne suis pas un professeur, je ne suis qu'un pasteur.  Son premier voyage, il va à Lampedusa à la rencontre des migrants.  Il est dans une vision très pragmatique,  il ne passe pas ses étés à Castelgandolfo. Il pose des questions sur les valeurs fondamentales de l'être humain.  Il fait fi de la tradition,  il est obsédé par l'exclusion, il a un don de la formule. Avec son encyclique Laudato si mi signore (Loué sois tu mon seigneur) avec une écologie humaine.  Les gens ne comprennent pas pourquoi il y a un dialogue entre pape et un laïc.   Il faut mettre de tout dans la sphère publique,  y compris la religion.  Le pape François nous fait part de son inquiétude d'une église qui se replierait sur elle même.  Il vit sur 2000 ans d'histoire.