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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 10-06-2018 à 23:28:56

le 09 juin 2018 : Conférence du Ramadan à la Mosquée Othmane avec Cheykh Kamel El Oueslati

 

 

 Conférence du Ramadan de la Mosquée Othmane de Villeurbanne : « Badr, mémoires et leçons ? » par Cheikh Kamel El Oueslati (Imam de la Mosquée As Sakina de Caluire Saint Clair).

 

 

Au cœur de la bataille de Badr

 

Après toutes les souffrances endurées à la Mecque pendant environ 13 ans, la première communauté de musulmans émigra vers Yathrib, qui deviendra Médine (la ville du prophète – saws). Mais quelques années avant, des musulmans, dont Uthman qui sera le 4e calife, avaient rejoint l’Abyssinie.

 

 

 En cela, ces émigrés musulmans optèrent pour ce pays sur la base de la recommandation du prophète (saws), assurant que le Négus de l’époque était un gouvernant juste qui accordait sa protection aux opprimés.

 

 

 En effet, au départ, le prophète (saws) a juste voulu réparer un tort, à savoir récupérer des biens de musulmans spoliés par leurs parents mecquois avant l’hégire. Ainsi, quand il eut vent d’une caravane conduite par Abu Sofiane en direction de la Syrie, un des grands dignitaires mecquois et farouche ennemi des musulmans, il envoya quelques hommes pour l’intercepter.

 

 

 C’était une caravane importante dans laquelle les notables de la plus puissante tribu de la Mecque, les Qurayshites, avaient investi beaucoup d’argent. Le but était donc de capturer la caravane qui avait échappé à la vigilance des musulmans à l’aller. Mis au courant, Abu Sofiane emprunta un autre chemin que celui qu’il avait l’habitude de prendre au retour, non sans avoir envoyé des hommes alerter les Mecquois. Les choses auraient pu s’arrêter là, si  les dignitaires mecquois n’avaient trouvé la l’occasion de mettre en œuvre la « solution finale » contre les musulmans.

 

 

 A cette fin, ils équipèrent un millier d’hommes et se mirent en mouvement vers Badr. Abu Soufiane demanda à Abu Jahl, chef des troupes mecquoises, de rebrousser chemin, ce que refusa ce dernier, imbu sa haine viscérale des musulmans et de l’islam et assuré de pouvoir les vaincre facilement vu le rapport de force qui lui était si favorable. Du côté des musulmans, une divergence d’opinion se fit jour quand le prophète (saws) les consulta sur cette nouvelle donne, afin de prendre la décision de retourner à Médine ou de combattre la troupe mecquoise. 

 

 

« C’est aussi par la vérité que ton Seigneur t’a fait sortir de ta demeure, malgré la répulsion d’une partie des crants » (Coran 8 : 5)

 

La bataille de Badr a été, en réalité, une épreuve à laquelle Allah dans son infinie sagesse décida de confronter le prophète (saws) et ses compagnons mecquois (émigrés – muhâjirûn) comme médinois (axillaires – ansâr) : 

 

 

 On a beaucoup parlé de la conquête de « Badr ». Les prédicateurs, les orateurs et les écrivains en ont parlé aussi. Les événements de cette conquête continuent à être nécessairement présents dans la mémoire des musulmans. A cette occasion, nous allons l’étudier en détail, pour traiter un aspect, qui je l’espère, aura un impact positif dans les circonstances actuelles. Cette conquête a débuté par une leçon de morale et s’est terminée par une autre. Entre le commencement et la fin de cette conquête, notre Prophète accomplissait de bonnes actions. C’est lui qui disait « j’ai été envoyé pour achever les bonnes actions ».

 

 

 Les musulmans sont partis de la ville du Prophète, que la paix soit sur lui, et souhaitaient que celui qui était sans armes leur revienne. Mais Dieu, Le tout Puissant, de par son omniscience en décida autrement. Ainsi les deux protagonistes s’affrontèrent au cours de la première épreuve entre l’islam et le paganisme. Après avoir enduré la soumission et ses mauvais souvenirs à la Mecque, une première confrontation a eu lieu après le départ de la Mecque vers Médine. Puis, le Prophète, que la paix soit sur lui, a surpris ses compagnons en leur faisant une déclaration : « Que celui qui rencontre Aba Al Boukhtary Ibn Hicham, ne le tue pas ». Ainsi, dés le début de l’affrontement notre Prophète, que la paix soit sur lui, a accordé sa protection à un combattant qui était venu se battre, l’épée à la main, contre les musulmans et qui n’a jamais dit : « Dieu pardonnez mes pêchés le jour du jugement  dernier ».Alors que le Prophète , que la paix soit sur lui, lui accorde sa protection et avertit ses compagnons de ce qui suit : « Que celui qui rencontre Aba Al Boukhtary Ibn Hicham , ne le tue pas ».Qui est Abu-Al-Boukhtary ? Quelle action a-t-il faite et dont le Prophète s’est rappelé au cours de cette première confrontation entre les musulmans et les païens, après les longues années d’oppression endurées par les musulmans à la Mecque ?

Abu-Al-Boukhtary Ibn Hicham était le plus brave des habitants de la Mecque. Bien qu’il soit païen, il défendait le Prophète, que la paix soit sur lui, et était parmi ceux qui ont cherché à abroger le pacte de boycott que la tribu de Quraych a imposé à Béni Hachem. Par sa bravoure, son courage et sa dignité d’arabe, il a estimé  que cette attitude est une offense flagrante qui n’a pas d’excuses. 

 

 C’est ainsi qu’il a tenté, en compagnie  d’un groupe de notables mecquois et quoraychites, d’abroger ce pacte de boycott. Il était parmi les défenseurs les plus fervents du Prophète, que la paix soit sur lui. C’est ainsi que le Prophète, que la paix soit sur lui, lui reconnait ses mérites, annonce sa protection et déclare à ses compagnons : « Que celui qui rencontre Aba Al Boukhtary Ibn Hicham ne le tue pas ».

 

 

 Ensuite a eu lieu la bataille qui s’est achevée par la victoire éclatante des musulmans. Ils ont fait en 70 prisonniers qu’ils ont reconduit à Médine .Là , le Prophète, que la paix soit sur lui, a observé ces prisonniers et a dit, et c’est là une autre leçon de morale, : «  Si  Motaam Ibn Ady  était vivant et m’avait entretenu au sujet de ces prisonniers,  je les lui aurais offerts » .Une fois encore, qui est Motaam Ibn Ady ? Cet homme est mort comme il a vécu : mécréant. Il n’a jamais dit : «  Dieu, pardonnez mes péchés le jour dernier. Il n’a attesté ni de l’unicité de Dieu, ni du message de son Prophète. Cet homme avait, lui aussi, un antécédent qui a plaidé en sa faveur et que le Prophète, que la paix soit sur lui, n’a pas manqué de rappeler en cette circonstance. Vous rappelez-vous le voyage qu’a effectué le Prophète à Taif et le mauvais accueil que lui ont réservé ses habitants ? Vous rappelez-vous comment il a été maltraité et livré à la vindicte des malfrats, des gosses et des esclaves qui l’ont lapidé jusqu’à le faire saigner des talons ?

 

 

Puis , notre Prophète a voulu  retourner à la Mecque mais il n’a pu le faire que sous la protection de Motaam Ibn Ady qui a recommandé à ses enfants de prendre leurs armes et de l’escorter jusqu’ à la Kaaba où il s’est arrêté  au milieu de la place et a dit aux quoraychites : « Ô peuple de Quoraych, j’ai accordé ma protection à Mohammed ».Ils l’ont  regardé et lui ont dit : «Tu es l’homme dont on ne transgresse pas  la parole ». C’est ainsi que le Prophète a pu entrer à la Mecque sous la protection de Motaam Ibn Ady. Motaam a continué, par la suite, avec bravoure à s’opposer aux exactions  des mécréants. 

 

 

 Après l’émigration du Prophète, que la paix soit sur lui, à Médine il s’est adressé aux quoraychites et leur a dit : « Peuple de quoraych, vous avez usé de tous les moyens contre Mohammed. Soyez aujourd’hui de ceux qui ne cherchent plus à lui nuire, cessez-votre action, ne le suivez pas et ne le poursuivez plus. S’il l’emporte  ce sera à son honneur et au vôtre et s’il échoue cela vous épargnera le mal que vous auriez eu à le combattre ».