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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 17-09-2018 à 22:46:42

le 17 septembre 2018 : Conférence de rentrée des Facultés canoniques de Théologie et de Philosophie « Comment une anthropologie ch

 

 

 Conférence de rentrée des Facultés canoniques de Théologie et de Philosophie « Comment une anthropologie chrétienne éclaire-t-elle les enjeux économiques ? » Conférence donnée par  Elena Lasida (Professeure d'économie a la Faculté de Sciences Sociales et Économiques de l'Institut Catholique de Paris, Directrice du Master « Economie solidaire et logique de marché »

 

Membre du conseil scientifique de la Chaire Bien Commun de l'ICP
Chargée de mission Ecologie et société à a Conférence des Evêques de France)

 

 

 

L’économie, souvent reliée à la production des biens et services et évaluée en fonction de sa rentabilité financière, peut être analysée tout autrement si on prend en compte le fait que toute activité économique suppose une mise en relation entre des personnes qui ont des intérêts différents : entre consommateur et producteur, entre épargnant et investisseur, entre employeur et employé, etc. L’économie peut ainsi être perçue comme un « médiateur social » et évaluée par la qualité relationnelle qu’elle produit. Elle rejoint ainsi l’anthropologie chrétienne qui considère l’être humain avant tout comme une être de relation. Ce sera donc la dimension relationnelle de la vie, mise en avant par ailleurs dans la récente encyclique « Laudato Si’ », qui nous permettra de proposer un regard chrétien sur l’économie, fondée sur la qualité des liens plutôt que sur le respect des valeurs morales. 

 

 

 

 

 

 

 


 Jacques Descreux

(Prêtre) présente la conférencière Elena Lasida 

 

 

 

 

 


 Mot d'accueil du Père Thierry Magnin

(Recteur de l'Université Catholique de Lyon)

 

 

 

 

 

 

 

 

 Elena Lasida. Est avant tout une économiste, elle part de la frontière, est d'origine uruguayenne,  est marquée par deux cultures,  c'est une manière différente d'appréhender la réalité,  c'est certifier et ordonner. Au sud, il y a une pensée circulaire. Il y a une rationalité qui donne une autre manière de penser l'économie. 

 

Parle toujours en trois points, ma formation de base est l'économie et les sciences humaines,  mais également avec la théologie. La théologie de la libération va toujours avec le dialogue des sciences humaines. 
Son domaine prioritaire est l'économie sociale et solidaire,  car ça révèle les réalités du monde actuel. Le travail a la conférence épiscopale a été nourrit de ces réflexions.  

 

 

 

 C'est un très long processus de transformation. 

Le déplacement de la valeur économique,  ce sont des dissonances positives,  c'est d'abord entre économie et théologie.  C'est la dissonance de ces deux disciplines,  en terme de valeurs.  L'économie est souvent liée à la richesse et la théologie est liée a ses valeurs de vertus. On arrive une véritable diabolisation de l'économie.  Et on arrive finalement, d'une économie diabolisée à une économie vertueuse.  C'est devenu le rapport à la transcendance, pas seulement la transcendance religieuse, mais c'est plutôt une transcendance en rapport à la liberté. 

 

 

 C'est aussi la question de la rationalité,  dans une économie de marché, de l'offre et la demande, cela revient à rapprocher une notion d'auto-transcendence. C'est une logique sacrificielle,  c'est aussi une idée d'icônes et d'idoles. Nous sommes toujours dans un rapport entre l'homme et l'objet.  

On peut maîtriser une technique,  l'économie est toujours liée en fonction du résultat que l'on produit. Toutes activités sont toujours liées dans une relation durable. 

 

 

 

Il faut passer à des valeurs morales,  avec ces rapports à la transcendance,  qui va de la vie à la mort.  Quand on voit l'économie,  c'est de mettre ces valeurs aux relations. 
Quelle pratique peut on mettre en place dans une identité commune, c'est l'économie sociale et solidaire,  c'est une économie à la frontière.  C'est une économie qui est à la limite du secteur privé et du secteur public.  

 

Les premières économies sociales,  ce sont les coopératives, les mutuelles.  La responsabilité sociale de l'entreprise (RSE), l'entreprise classique tend à se rapprocher des entreprises sociales et solidaires,  c'est avant tout, pour répondre à une demande de développement des acteurs économiques. 

 

 

  C'est une économie de réparation.  C'est une nouvelle façon de penser,  mais l'économie sociale et solidaire,  n'est pas un modèle.  C'est surtout le fait de privilégier les relations entre les différents acteurs économiques.  

C'est l'impact social,  c'est de pouvoir mesurer les effets,  on peut savoir combien de personnes ont pu trouver un emploi.  C'est une manière de faire société ensemble.  C'est une autre manière d'agir pour le vivre ensemble.  

Ce qu'il faut remarquer,  c'est la richesse relationnelle. C'est la dissonance entre les valeurs économiques et les valeurs sociales. 

C'est une réflexion qui a été très nourrit par une anthropologie chrétienne,  avec  l'élaboration d'une méthode,  c'est d'avoir le goût de l'autre, avec des références sur des écrits bibliques. C'est la relation de l'alliance,  comme une relation de contrat.  C'est le déplacement du commun à la commune.  La relation est au centre de l'économie.  

 

 

 L'écologie est présentée en terme de relation avec un fondement beaucoup plus grand avec l'encyclique du Pape François : "Laudato Si". C'est ici que l'on trouve tous les liens avec l'économie.  

 

Dans notre société,  la valeur absolue,  c'est l'économie,  qui nous rend inter-dépendant, c'est une révolution économique.  Il y a aussi une notion de sécurité.  Il faut initier les processus, selon le Pape François.  Il faut rentrer en communion avec tous les êtres vivants,  qui nous même à la relation des biens communs,  afin que tout le monde puisse satisfaire ses besoins économiques.  Il faut que tout le monde puisse accéder à ces notions économiques. 
L'économie et la théologie peuvent nous aider dans notre foi.

 

 


 Éric Mangin

(Discutant)