VEF Blog

Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 08-10-2018 à 18:43:08

le 04 octobre 2018 : Conférence aux Archives Départementales Organisé par Mémorial National de la Prison de Montluc et Archives dé

 

 

 Conférence aux Archives Départementales Organisé par Mémorial National de la Prison de Montluc et Archives départementales du Rhône et de la métropole de Lyon

 

 

 Dans le cadre de l’exposition temporaire 2018-2019 du Mémorial “Les Traces - Histoires d’une prison” et suite à la projection en plein air du film “Un condamné à mort s’est échappé” lors de son inauguration, Adrien Allier viendra nous parler de l’évasion d’André Devigny ayant inspiré le film de Robert Bresson.

 

 

 À travers des archives inédites, il présentera le parcours d’André Devigny et nous proposera une approche croisée entre l’évasion historique et son adaptation cinématographique. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


 André Devigny est né dans une famille d’agriculteurs et de militaires de forte tradition patriotique.

Élève pupille de la Nation à l’École normale d’instituteurs de Bonneville, la préparation militaire supérieure et la déclaration de guerre conduisent le jeune sous-lieutenant du 5e régiment de tirailleurs marocains André Devigny en première ligne en Lorraine.

En décembre 1939, après une préparation d’artillerie, la position tenue par sa section est violemment attaquée par une compagnie allemande. Dans cet affrontement meurtrier à un contre trois, il engage une contre-attaque à la baïonnette après épuisement des munitions et les survivants parviennent à repousser l'ennemi en lui infligeant de lourdes pertes. Cette action lui vaut, à 23 ans, la première Légion d'honneur de la guerre.

Grièvement blessé à Ham en mai 1940, il est évacué vers l’hôpital de Bordeaux. Voulant rejoindre Londres à la fin de 1940, il contacte les services de renseignements britanniques qui, compte tenu de son appartenance au 5e RTM l’orientent sur le Maroc, à Port-Lyautey, pour participer à la préparation du débarquement allié, lequel aura lieu le 8 novembre 1942 à cet endroit.

Reçu au concours d’admission à l’École de Saint Maixent, il rejoint la Métropole, mais l’invasion de la zone sud par l’armée allemande, en novembre 1942, le met en congé d’armistice.

Afin de poursuivre le combat, André Devigny prend contact avec le consul anglais à Genève qui le recommande au Colonel Groussard. Ce dernier lui confie la mission d'organiser un réseau de renseignement militaire couvrant la zone sud de la France. Ce réseau, dit « Gilbert », pseudonyme du Colonel Groussard, est rapidement constitué, opérationnel et efficace. La préparation du débarquement en Provence, du sabotage de la poudrerie de Toulouse, et l’exécution du dangereux chef du contre-espionnage italien, sont parmi ses premières tâches. Il crée également un service de passage vers la Suisse qui sera utilisé par toute la Résistance.

Infiltré par un redoutable agent double de l'Abwehr, Robert Mogg, le réseau est trahi, mais reste opérationnel grâce à son cloisonnement. André Devigny est arrêté en gare d’Annemasse par la Gestapo le 17 avril 1943, et l’un de ses adjoints, le capitaine Bulard abattu à Lyon. Interné à la prison Montluc à Lyon, il passe une première nuit dans la cellule N°13 au rez-de-chaussée du bâtiment cellulaire. Dès le lendemain, il est emmené au siège de la Gestapo pour poursuivre son interrogatoire. Dès son retour à Montluc le soir du 19 avril, il est transféré dans la cellule N°45. Ces interrogatoires se poursuivent jusqu’au 15 mai 1943, période pendant laquelle il est notamment torturé par Klaus Barbie. Au cours d'un transfert de la prison au siège de la Gestapo, il tente une première évasion mais est aussitôt repris.

De la cellule 45, situé au rez-de-chaussée dans le quartier des condamnés à mort, il réussit à entrer en contact avec un détenu politique, Charles Bury (ancien chef de la censure à Saint-Étienne) qui lui permet de faire sortir quelques lettres de la prison, destinées à sa famille et son réseau. Il est ensuite transféré dans la cellule 107 le 2 juin 1943 au 2e étage du bâtiment cellulaire de la prison.

De cette cellule, il prépare minutieusement un plan d'évasion. Constatant la présence d'un bois plus tendre faisant la jonction entre les planches de sa porte, il se met à creuser ce bois à l'aide de sa cuillère. Après trois semaines de travail, il est capable de sortir dans le couloir du 2e étage. Après avoir reçu un colis, il découpe en lanière ses vêtements et tresse des cordes avec les fils de fer de son sommier. Il fabrique également 2 crochets avec l'armature métallique de la lanterne de sa cellule.

Le 20 août 1943, sa condamnation à mort lui est notifiée par la cour martiale allemande. Le même jour, un nouveau détenu arrive dans sa cellule. Après quelques jours d'hésitations, il se confie à son codétenu et décide de l'emmener avec lui. Dans la nuit du 24 au 25 août 1943, il met son projet à exécution et s'évade de nuit dans des conditions spectaculaires. Trouvant tout d'abord refuge chez un ami, il est ensuite arrêté à nouveau lors d'un contrôle de police mais réussit à s'échapper et trouve refuge chez une famille de Lyonnais. Après 3 semaines de repos, il parvient à regagner la Suisse et son réseau, d'où avec une fausse identité, il rejoint l'Espagne puis l'Afrique du Nord. Volontaire au bataillon parachutiste de choc, il participe au débarquement en Provence en août 1944 et remonte vers l'Allemagne avec les armées alliées.

En 1944, il est nommé capitaine, en 1945 fait Compagnon de la Libération, et en 1946 promu chef de bataillon. Il a trente ans?