posté le 02-12-2018 à 23:12:48
le 02 décembre 2018 : Conférence-débat avec les Fils d'Abraham « Poursuivons notre réflexion sur l’intolérance » au Temple de la L
Conférence-débat
avec les Fils d'Abraham « Poursuivons
notre réflexion sur l’intolérance » au
Temple de la Lanterne, 10 rue Lanterne à Lyon 1 er avec
la contribution de Christiane
Silliau, agrégée de biochimieet docteur en philosophie.
Christiane Silliau travaille sur sciences-religion-racisme et a fait
une série de conférence à l’Institut Catholique de Paris sur «
Bible,sciences et races humaines ».
Allumage de la première bougie de Hanoukka par Daniel Ollivier
ISAAC,
JULES MARX (1877 -1963)
Historien
français né à Rennes, il devint inspecteur en chef de
l’enseignement d’histoire au ministère de l’éducation
nationale.
Il
fut cruellement éprouvé par la mort en déportation de sa femme et
de sa fille.Auteur de nombreux ouvrages, il publie en 1946 : "Jésus
et Israël".
Dans
ce livre "qui est le cri d’une conscience indignée, d’un
cœur déchiré", Jules ISAAC révèle les racines chrétiennes
de l’anti-judaïsme et réclame l’instauration d’un dialogue
véritable entre Juifs et Chrétiens.
Un
enseignement chrétien digne de ce nom devrait :
donner
à tous les chrétiens une connaissance au moins élémentaire de
l'Ancien Testament ; insister sur le fait que l'Ancien Testament,
essentiellement sémitique - fond et forme, était l'Écriture
sainte des Juifs, avant de devenir l'Écriture sainte des chrétiens
;
rappeler
qu'une grande partie de la liturgie chrétienne lui est empruntée ;
et que l'Ancien Testament, œuvre du génie juif (éclairé par
Dieu), a été jusqu'à nos jours une source permanente
d'inspiration pour la pensée, la littérature et l'art chrétiens
;
se
garder d'omettre le fait capital que c'est au peuple juif, élu par
Lui, que Dieu s'est révélé d'abord dans sa Toute-Puissance ; que
c'est par le peuple juif que la croyance fondamentale en Dieu a été
sauvegardée, puis transmise au monde chrétien ;
reconnaître
et dire loyalement, en s'inspirant des enquêtes historiques les
plus valables, que le christianisme est né d'un judaïsme non pas
dégénéré mais vivace, comme le prouvent la richesse de la
littérature juive, la résistance indomptable du judaïsme au
paganisme, la spiritualisation du culte dans les synagogues, le
rayonnement du prosélytisme, la multiplicité des sectes et des
tendances religieuses, l'élargissement des croyances ; se garder de
tracer du pharisaïsme historique une simple caricature ;
tenir
compte du fait que l'histoire donne un démenti formel au mythe
théologique de la Dispersion - châtiment providentiel (de la
Crucifixion), puisque la dispersion du peuple juif était un fait
accompli au temps de Jésus et qu'à cette époque, selon toute
vraisemblance, la majorité du peuple juif ne vivait plus en
Palestine ; même après les deux grandes guerres de Judée (1er et
2ème siècles), il n'y a pas eu dispersion des Juifs de Palestine
;
mettre
en garde les fidèles contre certaines tendances rédactionnelles
des Évangiles, notamment dans le quatrième Évangile l'emploi
fréquent du terme collectif "les Juifs" dans un sens
limitatif et péjoratif - les ennemis de Jésus : les grands
prêtres, scribes et pharisiens, - procédé qui a pour résultat
non seulement de fausser les perspectives historiques, mais
d'inspirer l'horreur et le mépris du peuple juif dans son ensemble,
alors qu'en réalité ce peuple n'est nullement en cause ;
dire
très explicitement, afin que nul chrétien ne l'ignore, que Jésus
était juif, de vieille famille juive, qu'il a été circoncis
(selon la Loi juive) huit jours après sa naissance ; que le nom de
Jésus est un nom juif (Yeschouha) grécisé, et Christ l'équivalent
grec du terme juif Messie ; que Jésus parlait une langue sémitique,
l'araméen, comme tous les juifs de Palestine ; et qu'à moins de
lire les Évangiles dans leur texte original qui est en langue
grecque, on ne connaît la Parole que par une traduction de
traduction ;
reconnaître
- avec l'Écriture - que Jésus, né "sous la Loi" juive,
a vécu "sous la Loi" ; qu'il n'a cessé de pratiquer
jusqu'au dernier jour les rites essentiels du judaïsme ; que,
jusqu'au dernier jour, il n'a cessé de prêcher son Évangile dans
les synagogues et dans le Temple ;
ne
pas omettre de constater que, durant sa vie humaine, Jésus n'a été
que "le ministre des circoncis" (Romains, XV,8) ; c'est en
Israël seul qu'il a recruté ses disciples ; tous les apôtres
étaient des juifs comme leur Maître
bien
montrer, d'après les textes évangéliques, que, sauf de rares
exceptions, et jusqu'au dernier jour, Jésus n'a cessé d'obtenir
les sympathies enthousiastes des masses populaires juives, à
Jérusalem aussi bien qu'en Galilée ;
se
garder d'affirmer que Jésus en personne a été rejeté par le
peuple juif, que celui-ci a refusé de le reconnaître comme Messie
et Fils de Dieu, pour la double raison que la majorité du peuple
juif ne l'a même pas connu, et qu'à cette partie du peuple qui l'a
connu, Jésus ne s'est jamais présenté publiquement et
explicitement comme tel ; admettre que, selon toute vraisemblance,
le caractère messianique de l'entrée à Jérusalem à la veille de
la Passion n'a pu être perçu que d'un petit nombre ;
se
garder d'affirmer qu'à tout le moins Jésus a été rejeté par les
chefs et représentants qualifiés du peuple juif ; ceux qui l'ont
fait arrêter et condamner, les grands-prêtres, étaient les
représentants d'une étroite caste oligarchique, asservie à Rome
et détestée du peuple ; quant aux docteurs et aux pharisiens, il
ressort des textes évangéliques eux-mêmes qu'ils n'étaient pas
unanimes contre Jésus ; rien ne prouve que l'élite spirituelle du
judaïsme se soit associée à la conjuration ;
se
garder de forcer les textes pour y trouver la réprobation globale
d'Israël ou une malédiction qui n'est prononcée nulle part
explicitement dans les Évangiles ; tenir compte du fait que Jésus
a toujours pris soin de manifester à l'égard des masses populaires
des sentiments de compassion et d'amour ;
se
garder par-dessus tout de l'affirmation courante et traditionnelle
que le peuple juif a commis le crime inexpiable de déicide, et
qu'il en a pris sur lui, globalement, toute la responsabilité ; se
garder d'une telle affirmation non seulement parce qu'elle est
nocive, génératrice de haines et de crimes, mais aussi parce
qu'elle est radicalement fausse ;
mettre
en lumière le fait, souligné par les quatre Évangiles, que les
grands-prêtres et leurs complices ont agi (contre Jésus) à l'insu
du peuple et même par crainte du peuple
pour
ce qui est du procès juif de Jésus, reconnaître que le peuple
juif n'y est pour rien, n'y a joué aucun rôle, n'en a même
probablement rien su ; que les outrages et brutalités qu'on met à
son compte ont été le fait des policiers ou de quelques oligarques
; qu'il n'y a nulle mention d'un procès juif, d'une réunion du
sanhédrin dans le quatrième Évangile ;
pour
ce qui est du procès romain, reconnaître que le procurateur Ponce
Pilate était entièrement maître de la vie et de la mort de Jésus
; que Jésus a été condamné pour prétentions messianiques, ce
qui était un crime aux yeux des Romains, non pas des Juifs ; que la
mise en croix était un supplice spécifiquement romain ; se garder
d'imputer au peuple juif le couronnement d'épines qui est, dans les
récits évangéliques, un jeu cruel de la soldatesque romaine ; se
garder d'identifier la foule ameutée par les grands-prêtres avec
le peuple juif tout entier ou même avec le peuple juif de Palestine
dont les sentiments antiromains ne font pas de doute ; noter que le
quatrième Évangile met en cause exclusivement les grands-prêtres
et leurs gens ;
en
dernier lieu, ne pas oublier que le cri monstrueux : "Son sang
soit sur nous et sur nos enfants" ne saurait prévaloir contre
la Parole : "Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils
font".
Intervention de Mamadou Seck (Vice Président des Fils d"Abraham)
Intervention du président fondateur "Les Fils d'Abraham" le Père Max Bobichon