Conférence : France/Maghreb - Je t'aime, moi non plus
Organisé par Poli'Gones Amphi E Manufacture des Tabacs Université Jean Moulin Lyon 3
Pourquoi ces personnes issues des dernières générations de l’immigration éprouvent-elle parfois des difficultés à saisir leur identité ethnique ? Pourquoi ces personnes sont-elles souvent contraintes de « choisir » une culture : la marocaine, algérienne, tunisienne ou la française ? Comment expliquer le fait que ces personnes se retrouvent parfois dans un entre-deux ?
Accompagnés de Pierre Vermeren, Professeur d’histoire à l’Université Paris I - Panthéon Sorbonne, expert du Maghreb et ancien expatrié à Rabat, nous nous essaierons de déverrouiller des clés de réflexion nous permettant de pertinemment saisir les tenants et aboutissants du sujet.
C'est un sujet sensible mais très important, il faut partir avec l'immigration, les projets migratoires, la colonisation, c'est dangereux en plus avec la morale et les sentiments.
150000 harkis débarquent en France avec les juifs algériens, qui eux sont français. Pas de débats, pas de commentaires sur l'immigration. Et l'immigration s'intensifie en masse, on remplace l'immigration par le regroupement familial, beaucoup débarquent en France avec femmes et enfants. On finit par dire il y a en France, 2 millions de musulmans. Dans les années 80, on parle de marche des beurs avec le père Christian Delorme, le curé des Minguettes à Venissieux. On parle de la carte de séjour de 10 et le droit de vote des étrangers.
Le débat est porté sur un nouveau terrain, la marche des beurs, avec la mort de Malik Oussekine, le mouvement Touche Pas à mon Pote. Il n'y a jamais eu de débats sur l'immigration, tout ça passe par dessus la tête des électeurs. Finalement, ce sont les patrons qui font l'immigration, car ils ont besoin de mains d'oeuvre bon marché. Il y a actuellement, environ, 8 millions d'immigrés d'origine maghrébine bsur 3 ou 4 générations. Au Maghreb s'applique le droit du sang et non pas le droit du sol. Questions juridiques très compliquées, la France est devenue un pays d'immigration européen, l'immigration des antillais-réunionais, l'immigration africaine, l'immigration des pays d'Asie. Ces états ne veulent pas perdre une partie de cette population, les consulats sont des officines de contrôle. Surveillance politique, mais aussi la surveillance des mosquées par les consulats. Chaque année, il y a des milliards d'euros qui sont transférés aux pays du Maghreb, et il y a les bi-nationaux. Et puis il y a les français, la prise de conscience de l'immigration a été très tardive, pas de débat, ce sont bien les chefs d'entreprises qui organisent les flux migratoires, et ce sont aussi des consommateurs.
Ce
n'est pas par hasard que les gens arrivent en masse dans le 93, grâce
à la gauche, aux syndicats et au Parti Communiste.
Les questions économiques, c'est très important, mais on n'en parle jamais. Le développement économique a dysfonctionné, c'est lié à la technologie, c'est humiliant aux pays du Maghreb, les travailleurs envoient de l'argent dans leurs pays, il y a les trafiquants de drogue, c'est un vrai business, il faut en tenir compte. La politique religieuse est un vrai débat pour la France.
La question de l'islam en France, les premières mosquées sont construites en France dans les années 80, il y a la question du voile, il y a la guerre islamique en Algérie dans les années 90. Les chocs, ces gens qui n'existent pas, il faut les montrer. Il n'y a pas que les consulats qui s'occupent de l'islam de France. C'est la pire manière d'aborder ces questions, sur les 8 millions de personnes d'origine maghrébine, très peu de personnes sont pratiquantes. L'islam change, parler de l'intégration des musulmans en France, c'est compliqué. Il faut faire de l'histoire, c'est très important. La France a sa propre histoire, ce n'est pas forcément l'islam, c'est avec toutes les religions en général.