Conférence-Débat : Marcher pour les droits, hier et aujourd’hui Organisé par MAN Lyon et la Maison Pour Tous, Salle des Rancy
Nous vous invitons à notre conférence en présence de Rajagopal & du Père Christian Delorme, deux non-violents qui se retrouvent à Lyon pour la marche Jai Jagat.
UNE MARCHE LYON-GENÈVE EN SEPTEMBRE 2020:
En réponse à l’appel d’Ekta Parishad, en solidarité avec les délaissés de la planète mondialisée, nous irons à la rencontre des marcheurs du monde entier à Genève. Notre marche va durer une douzaine de jours pour arriver le 25 septembre 2020 à Genève.
DELHI-GENEVE :
UNE MARCHE LYON-GENÈVE EN SEPTEMBRE 2020
En réponse à l’appel d’Ekta Parishad, en solidarité avec les délaissés de la planète mondialisée, nous irons à la rencontre des marcheurs du monde entier à Genève. Notre marche va durer une douzaine de jours pour arriver le 25 septembre 2020 à Genève.
NOS OBJECTIFS :
Un disciple de Gandhi emmènera des marcheurs d’Inde jusqu’à Genève. Ils seront officiellement reçus à Nyon et à Mies. Samedi, P.V. Rajagopal, initiateur de ce pèlerinage baptisé «victoire du monde» est venu à la rencontre de ses futures hôtes nyonnais.
Disciple de Gandhi, l’Indien entreprendra en octobre 2019 une grande marche baptisée Jai Jagat, ce qui signifie la victoire du monde en hindi. Il faudra compter un peu moins d’un an de périple pour parcourir les 9000 kilomètres à pied entre New Dehli et Genève.
L’un est indien, fondateur du mouvement de défense des sans terres Ekta Parishad, à l’origine de grandes marches non-violentes pour les droits des plus démunis, dans la droite ligne du Mahatma Gandhi.
L’autre est français, né en Algérie, paysan installé en Ardèche depuis 1960, mais également essayiste à succès, fondateur du mouvement des Colibris et insatiable promoteur de l’agroécologie, prônant un autre modèle de développement pour sauver la planète et un rapport plus sacré à la nature pour sauver l’humanité.
Tous les deux sont souvent considérés comme des « nouveaux Gandhi », étant donnée leur approche autant politique que spirituelle du nécessaire changement individuel comme préalable obligatoire à tout changement collectif. Deux personnalités dont l’engagement implique une très forte dimension d’exemplarité et de spiritualité, deux consciences n’ayant pas renoncé à leur insurrection tout au long des années, bien au contraire.
A contre-courant
L’homme est affable, toujours prêt à plaisanter, et animé par la flamme de la justice. Présent à Genève depuis jeudi dernier, il est venu promouvoir une idée qu’il a déjà expérimentée en Inde: les «padyatras», ces longues marches inscrites dans la tradition du Mahatma Gandhi pour tenter de changer le monde. Il prévoit ainsi une marche mondiale de 8000 kilomètres, la «Jai Jagat» («la victoire de tout le monde»), qui débutera à New Delhi en 2019, à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Gandhi, pour s’achever en septembre 2020 sur la place des Nations à Genève.
Face à la montée des tensions aussi bien au Moyen-Orient qu’en Asie et de l’autoritarisme comme mode de gouvernement, face à l’explosion des budgets militaires, cet Indien de 68 ans, marié à une Canadienne, n’a pas peur de nager à contre-courant. Né l’année où Gandhi fut assassiné, il a été marqué par l’engagement de son père, un combattant de la liberté dans la philosophie gandhienne.
En 2007, Ekta Parishad, le mouvement qu’il a créé en 1991, a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de marcheurs en Inde, issus des organisations défendant les sans-voix et les sans-terre. Il obtient la mise en place d’un comité de réforme agraire et 6 millions de personnes en bénéficient. En 2012, il organise une nouvelle marche, plus populaire encore.
Il parvient à faire changer le Land Acquisition Act, une loi foncière de 1894 datant de la période britannique. Avec l’avènement du gouvernement du nationaliste Narendra Modi en 2014, les promesses émises par le pouvoir de New Delhi s’évanouissent. Le problème des sans-terre s’aggrave à nouveau.
Même en Inde, Gandhi a été marginalisé
Quand on demande à Rajagopal où il habite, il a une réponse toute faite: «Dans l’Indian Railway», dans les trains du pays qu’il utilise sans cesse pour sensibiliser les plus démunis à la nécessité de se mobiliser pour changer les règles du jeu. Fort de son charisme, il est parvenu à convaincre, dans l’Etat du Madhya Pradesh, les dacoits, des bandits de grand chemin, à déposer les armes devant une icône de Gandhi. Un moment qui lui a donné une aura nationale.
En 2020, avec la «Jai Jagat», ce «nouveau Gandhi» n’a pas peur des défis. Il aspire à créer un mouvement pour instaurer un nouvel ordre mondial plus juste, pour promouvoir la justice climatique et une politique européenne différente vis-à-vis des migrants. «Il ne s’agit pas seulement de l’Inde. Le monde est en crise, relève ce nouveau héraut d’une mondialisation plus sociale. Un combat virulent autour des ressources du globe fait rage. Si on n’y met pas fin, il y aura de violents conflits dans le monde entier.»
Symptôme du malaise: les gens qui recourent de plus en plus à la violence et aux armes pour affirmer leur pouvoir ou se suicident faute de perspective, comme nombre de paysans indiens. Les modèles économiques actuels favorisent l’avènement de pouvoirs politiques oppressifs. «Un comportement moderne n’est pas de posséder un iPhone. Etre moderne, c’est engager le dialogue, seul à même de résoudre les problèmes. Mais nous sommes restés très primitifs.» La manière, selon lui, dont les Etats sont gouvernés n’est pas non plus convaincante. Elle laisse insuffisamment de place à ceux qui détiennent un pouvoir intellectuel, moral et spirituel.
L’altermondialiste juge nécessaire de former les gens à la lutte non-violente, de prêcher la non-violence partout, dans les sphères politique, éducative, culturelle et économique. En ce sens, il voit d’un mauvais œil la multiplication des accords de libre-échange conclus souvent à l’avantage des multinationales et au détriment des plus pauvres. Une forme de violence indirecte majeure.
Les propos de Rajagopal sont cohérents avec sa Weltanschauung, même s’ils comportent une bonne part d’utopie. Mais ils ont eu leur impact sur les Genevois. Ainsi le président du Grand Conseil, l’UDC Eric Leyvraz, n’a pas hésité à l’inviter à venir visiter sa vigne de Satigny, une proposition qu’il a dû décliner faute de temps.
Christian Delorme est une figure de la non-violence en France, initiateur de la marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 de Marseille à Paris. A l’arrivée 100 000 personnes venant en particulier des banlieues se sont retrouvées à Paris et la carte de séjour de 10 ans a été obtenue.
La Marche pour l'égalité et contre le racisme (aussi appelée Marche des beurs) s'est déroulée entre le 15 octobre et le 3 décembre 1983 entre Marseille et Paris.
Dans un contexte politique où la gauche est au pouvoir (suscitant un certain nombre d'attentes) mais où parallèlement le Front national augmente son audience, la Marche naît en réaction à des violences policières contre des jeunes d'origine immigrée aux Minguettes dans la banlieue lyonnaise. Première grande manifestation où la "deuxième génération" est actrice d'un mouvement social demandant la reconnaissance de sa citoyenneté française, elle pose comme principe la lutte contre le racisme et pour l’égalité des droits.
Peu nombreux au départ et partis dans une quasi indifférence, les marcheurs - enfants d’immigrés et militants antiraciste - arrivent à Paris à la fin du mois de novembre 1983. Plus de 100 000 personnes les rejoignent lors de leur défilé dans la capitale le dimanche 3 décembre 1983. Huit d’entre eux sont reçus par le président de la République, François Mitterrand, qui leur annonce la création de la carte de séjour de dix ans.