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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 04-04-2019 à 00:00:12

le 03 avril 2019 : Conférence « Le comique et la mort de l'art » au Collège Supérieur Lyon 17 rue Mazagran à Lyon 7 ème avec Jean

 

 

 Conférence « Le comique et la mort de l'art » au Collège Supérieur Lyon 17 rue Mazagran à Lyon 7 ème avec Jean-Noël Dumont, (Professeur de philosophie et Fondateur du Collège Supérieur)

 

 

 Y a-t-il quelque chose qui arrête le comique ? Ou bien la réduction au dérisoire est-elle une vis sans fond et sans fin ? L'art porte en lui un certain sérieux, une qualité telle qu'il arrête le comique. "Devant un Vélasquez ou un Rembrandt, on ne rit pas." dira le peintre Bernard Buffet.  Partout le comique triomphe, imposant sa loi à l’ensemble de nos actions : quelle conférence ne comporte pas sa « blague », quel discours politique son bon mot, quelle émission son billet impertinent ? 

Prestige des comiques, triomphe du comique, de quoi ces faits sont-ils le signe ? En quoi est-ce la marque de notre époque ? 

 

 

 Un soir j'ai assis la beauté sur mes genoux et je l'ai rejeté. Le début d'une saison en enfer d'Arthur Rimbaud.  Rejeter la beauté, c'est de le propre de l'esprit qu'est d'analyser.  Ce travail de l'analyse ne pas confondre réel et concret,  tout est dans tout,  le concret c'est le total,  quel est le sens de la dialectique pour retrouver à la fin le réel chemine dans la dialectique. La contradiction va s'opérer comme étant une thèse,  une antithèse,  pour obtenir une synthèse. C'est au moment où il faut que cette dialectique s'impose,  c'est ce qui fait venir en soi,  pour soi, chez soi,   il faut que l'esprit sorte de lui même, il faut qu'il s'exprime.  

 

 

 C'est l'histoire de toute notre vie.  Et c'est une fois que l'esprit aura surmonter cette crise, il faut être chez soi dans le monde pour imprimer son esprit.  L'art serait l'esprit en soi,  la religion serait l'esprit chez le le divin et la philosophie ce qui renvoie la religion à sa réalité.  Il faut fe l'art soit réalisé dans la religion.  La religion et la philosophie, la négation et l'auto-négation.

 

 

 Dans sa destination suprême,  l'art est la destination du passé,  c'est un jugement,  l'art est une chose du passé,  les musées en sont la preuve.  L'esprit ne s'y reconnaît plus vraiment.  Ce nous appelons art,  meurt sous nos yeux, l'esprit n'a plus à nous apprendre.  Ce qui nous fait passer de l'art en soit,  l'art pour soit et l'art chez soit.  La beauté,  c'est quand l'esprit a réussi à façonner l’intelligible dans le sensible.  Si un paysage nous arrête,  c'est que l'esprit qui nous permet de dire, il n'y a de beauté que de l'esprit.  C'est reconnaître l'esprit de notre liberté. L'art symbolique,  c'est l'esprit enfermé, il va chercher son infini dans le colossal, la présence du fini dans l'infini, où l'esprit se cherche dans la monstruosité. 

 

 

 L'homme continue à se demander qui il est.  L'art classique contient son propre dépassement.  L'esprit prend conscience de l'individualité.  L'homme est à hauteur d'homme.  L'homme prend conscience de l'individualité dans une idéalité. L'art romantique chrétiens,  n'est possible que par le portrait du Christ, il faut que l'esprit soit vraiment chez soit.  Le quotidien est étreint avec amour avec le fini et l'infini.  Le sommet de l'art,  c'est d'être capable de s'enfermer dans le plus singulier.  Le vie est sérieuse et l'art est serein. Il est bon que le sensible soit dans l'esprit.  C'est l'artiste qui va faire mourir l'art, cette réalité va tourner à l'ironie.  Le romantisme c'est l'être là. Les mots sont des laminoirs pour allonger les sentiments (Gustave Flaubert). Une oeuvre est dans la subjectivité,  l'oeuvre n'est pas dans l'esprit.  

C'est à ce moment là que ce nouveau sacerdoce tombe dans l'ironie.  Notre rapport à l'art a de la mélancolie. 

 

 

  Une Saison en enfer par Arthur Rimbaud ****
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. -Et je l'ai trouvée amère. -Et je l'ai injuriée. Je me suis armé contre la justice. Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié! Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce. J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot. Or, tout dernièrement, m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac, j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit. La charité est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai rêvé ! 2 « Tu resteras hyène, etc... », se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. «Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux. » Ah ! j'en ai trop pris : -Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l'écrivain l'absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.