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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 27-11-2019 à 00:43:11

le 26 novembre 2019 : Algérie: soirée de débat et de solidarité organisé par Forsem Rhône Alpes à la Bourse du Travail Place Guich

 

 

 Algérie: soirée de débat et de solidarité organisé par Forsem Rhône Alpes à la Bourse du Travail Place Guichard à Lyon 3 ème 

 

 

 

 

 

 

 Présentation par Zaher Harir (Président de Forsem)

 

Malgré les arrestations, les condamnations à des peines de prison ferme, les mesures restrictives au droit de manifester pacifiquement et à la liberté de la presse, des millions d’Algériens continuent contre vents et marées à battre le pavé tous les mardis et vendredis et la diaspora les samedis et dimanches pour protester contre l’élection présidentielle du 12 décembre prochain et exiger la rupture avec le régime politique.

Pour nous éclairer sur les enjeux de ce soulèvement inédit et les raisons de l’entêtement de l’état-major de l’armée à organiser ce scrutin, le Forsem organise, avec le soutien de toutes les organisations signataires, une conférence avec maître Salah Dabouz, avocat au barreau d’Alger et Tahar Khalfoune, juriste.

Président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) défenseur impénitent des Droits humains et avocat courageux du regretté docteur Fekhar, Me Salah Dabouz a subi un harcèlement judiciaire sans égal en l’assignant à un contrôle judiciaire pendant plusieurs mois. À peine le contrôle judiciaire levé grâce à la solidarité de nombreux Algériens et à la grève de la faim qu’il a observée pendant plus d’un mois pour dénoncer cette injustice, Me Salah Dabouz a été victime d’une grave agression physique à l’arme blanche à Ghardaïa le 9 septembre 2019 par des hommes encagoulés. C’est dire à quel point il était l’objet d’un acharnement.

 

 Les premières organisations signataires :

 

FORSEM, Coup de Soleil Rhône, Le CAF, GRAM, POI, FSU69, Tamurt, Ensemble, EELV, Libre pensée Rhône, Mouvement pour la paix, LDH Rhône

 

 

 

 

 

 Me Salah Dabouz est un avocat algérien connu pour avoir pris la défense de prisonniers dans le cadre des évènements de Ghardaïa[1] ainsi que de fidèles de l’ahmadisme, un courant minoritaire de l’islam, condamnés en 2018 à des peines de prison avec sursis pour « offense à l’islam ». Il a été le président de la Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH).

Après s’être élevé contre l’arrestation de l’un de ses clients, Kamel Eddine Fekhar, militant mozabite et syndicaliste qui avait été libéré en 2017 après deux ans d’emprisonnement pour trouble à l’ordre public, Me Dabouz a été arrêté le 7 avril 2019 dans un restaurant algérois. Il a été présenté à un juge d’instruction à Alger puis transféré à Ghardaïa, à 600 km de son domicile.

L’avocat est notamment accusé d’outrage à corps constitué pour avoir critiqué le niveau de la justice algérienne et particulièrement celle de la wilaya de Ghardaïa. Sont en cause des publications sur Facebook dans l’une desquelles l’avocat annonçait son intention de saisir le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, à propos des poursuites engagées par la justice de Ghardaïa à l’encontre des Mozabites.

Me Dabouz a été libéré le lendemain mais a été placé sous contrôle judiciaire. Son procès aura lieu le 21 mai. D’ici là, l’avocat doit se présenter trois fois par semaine (après une décision initiale de deux fois par semaine) devant le juge d’instruction à Ghardaïa. Ce contrôle est d’autant plus attentatoire à la liberté de Me Dabouz que Ghardaïa est très éloignée de son domicile algérois.

Me Dabouz a annoncé faire l’objet de 14 chefs d’inculpation, parmi lesquels la provocation à un attroupement armé, la diffamation des institutions publiques, l’atteinte à l’intégrité du territoire national, la communication de secrets à une partie étrangère, etc.

L’Union nationale de l’ordre des avocats a annoncé le « boycott des activités judiciaires sur tout le territoire national » le 9 avril 2019, dénonçant une atteinte aux droits de la défense garantis par la Constitution algérienne.

Le 17 mai, tandis qu’il prenait part aux manifestations à Alger en faveur d’une transition démocratique, Salah Dabouz a été tabassé par des policiers et arrêté. Il a été libéré plus tard dans la journée après des recherches menées sans succès par sa famille et par des militants des droits de l’Homme qui avaient donné l’alerte.

L’OIAD apporte son entier soutien à Me Dabouz et condamne fermement les restrictions imposées par les autorités algériennes tant à sa vie personnelle qu’à l’exercice légitime de sa profession d’avocat. L’OIAD exige la levée immédiate du contrôle judiciaire de Me Dabouz et l’abandon des poursuites à son encontre.

L’OIAD rappelle aux autorités algériennes qu’aux termes des Principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du barreau, « les avocats, comme tous les autres citoyens, doivent jouir de la liberté d’expression, de croyance, d’association et de réunion. En particulier, ils ont le droit de prendre part à des discussions publiques portant sur le droit, l’administration de la justice et la promotion et la protection des droits de l’homme et d’adhérer à des organisations locales, nationales ou internationales, ou d’en constituer, et d’assister à leurs réunions sans subir de restrictions professionnelles du fait de leurs actes légitimes ou de leur adhésion à une organisation légitime. » – Principe n° 23.

[Mise à jour : Me Salah Dabouz, qui avait fait l’objet de menace de mort à la sortie du Tribunal de Ghardaïa a été victime, le 9 septembre dernier, d’une agression à l’arme blanche. Attaqué par deux hommes masqués, Me Salah Dabouz a été blessé au bras et roué de coups.

L’OIAD exprime son indignation et condamne fermement cette agression d’une extrême gravité.

L’OIAD appelle une nouvelle fois les autorités algériennes à respecter les Principes de base relatifs au rôle du barreau, adoptés par les Nations-Unis à la Havane en 1990, qui prévoient que :

« Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue ; b) puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l’étranger; et c) ne fassent pas l’objet, ni ne soient menacés de poursuites ou de sanctions économiques ou autres pour toutes mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles reconnues et à leur déontologie. » (Principe n° 16). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Intervention de Tahar Khalfoune (Juriste)

Qu'on soit juif,  chrétien, musulman ou athée,  il y a une osmose d'entente et de bienveillance,  c'est fondamental de regarder à travers ce prisme que l'on construit notre identité,  c'est la rupture des liens de la colonisation,  mais l'Algérie a eu son indépendance confisqué.  La question de l'état civil a été empêché de se réaliser dans un état démocratique.  L'assemblée nationale constituante, la société algérienne a besoin de se construire une constitution et cette révolution produira des droits,  c'est une avancée majeure. Nous sommes dans une processus de construction pour avoir une identité civilisationnelle. C'est un peuple qui n'a pas arrêté de s'automutiler.  Je crois qu'on peut construire quelque chose que fera date. Il faut que cette révolution reste dans son cours naturel. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Salah Darbouz

(Président de la Ligue Algérienne des Droits de l'Homme, ancien avocat).

L'état d'esprit des gens qui sont très heureux de manifester pour leur opinion. En Algérie,  il n'y a pas de prison qui respecte la dignité humaine.  J'ai été arrêté et emprisonné parce que j'ai dénoncé ce manque de dignité dans les prisons.  Mais tout le monde sait qu'en Algérie, la justice c'est le téléphone.  Nous avons un système de justice qui est gangrené,  immoral,  qui échappe a tout secteur d'influence.  C'est vraiment grave,  pour un avocat qui a plaider pendant plusieurs décennies en Algérie.  Depuis 1962, il n'y a pas eu de changement. Il faut un changement radical du système juridique en Algérie.  Ce n'est pas normal qu'un procureur donne des ordres au juge. 
Si les gens continuent de vivre,  c'est grâce à l'argent du pétrole. Tout ce système est une reproduction du système colonial,  depuis 1962, il y a des actes de sabotages,  comme ce l'était pendant la période coloniale.