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Titre du blog : Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix
Auteur : abdelmalik
Date de création : 05-06-2011
 
posté le 26-02-2020 à 22:29:59

Le 26 février 2020 : Conférence « Algérie Le hirak : un an après », par Lahouari Addi Professeur Émérite de Sociologie Politique

 

 

 Conférence « Algérie Le hirak : un an après », par Lahouari Addi Professeur Émérite de Sociologie Politique à l'IEP de Lyon,

à

Sciences Po Lyon Amphithéâtre Marcel Pacaut 

 

 

 

 

 

 

L'Algérie connaît depuis le 22 février 2019 des manifestations hebdomadaires impressionnantes dans les principales villes du pays avec la revendication d'une transition vers un nouveau régime. La conférence s'attardera sur les origines, le bilan et les perspectives de cette protestation massive originale par son pacifisme 

 

 

 

 

 

 

 Tahar Khalfoune, juriste, affilié à l’université Lyon3, est l’auteur des ouvrages «Repenser l’Algérie dans l’Histoire» et «Le Domaine public en droit algérien: réalité et fiction». Il est signataire de «L’appel d’intellectuels et d’universitaires algériens établis à l’étranger», s’adressant à l’armée: «Les officiers de l’armée sont les fiers descendants des maquisards de l’ALN et sont des soldats de la République prêts à défendre leur peuple. Entre Algériens, il n’y a pas d’ennemis que l’armée combattrait. Il y a seulement des divergences idéologiques et politiques au sein de la société, qui devraient et pourraient être résolues par le débat libre et l’alternance électorale.» 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Lahouari Addi est sociologue et politologue, docteur d’Etat à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) de Paris en 1987. Il a été professeur de sociologie à l’Université d’Oran (Algérie) puis à Sciences Po Lyon, Université de Lyon, dont il est professeur émérite. Depuis quelques années, il vit aux USA, où il est chercheur associé à Georgetown University.

 

Théoricien reconnu de la « régression féconde » appuyée sur le modèle tunisien où les islamistes au pouvoir sont obligés de tenir compte des réalités de la société et de l’Etat, il a commis de nombreux ouvrages et articles sur l’islamisme et la transition vers la démocratie. Son dernier livre est Radical Arab Nationalism and Political Islam (Georgetown University Press, 2017).
Professeur et/ou chercheur invité dans de nombreuses universités, il a été notamment résident de l’Institut d’Etudes Avancées de Princeton en 2002-2003.

 

Il a été élu comme co-titulaire de la chaire AUF / IMéRA sur "Transformations Structurelles et Dynamiques Institutionnelles en Francophonie" du 9 septembre 2019 au 7 février 2020 avec le projet de recherche : Les ressources naturelles entre usage politique et exigence économique.

 

 

 Le contexte historique,  c'est la construction de l'état algérien.  L'état n'est définitivement formé.  En 1962, ce sont les militaires qui ont pris le pouvoir algérien. Il faut revenir à l'histoire,  nous en avons besoin,  et nous avons besoin aussi de la philosophie,  car la philosophie nous permet d'analyser une situation.  Le pouvoir algérien était un pouvoir autoritaire,  où il y avait plusieurs courants.  Beaucoup d'algériens français pensaient que l'Algérie deviendrait indépendante.  La militarisation du politique a été mise en place. 

 

 

En Algérie,  le grade de général est une décision du politique.

La constitution algérienne est semblable à celle de la France, le gouvernement est issus de la majorité parlementaire. La réalité est tout à fait le contraire de que qu'elle devrait être.  L'histoire le montre depuis la mort de Boumédienne, tous les présidents qui lui ont succédé,  ont été des militaires.  Bouteflika est resté 20 ans au pouvoir,  bien qu'il ait eu un accident vasculaire cérébral en 2013,  ce n'est pas lui qui décide.  Le ministère de la défense dirige tous les ministres.  La culture de la politique algérienne est venue de l'époque coloniale dans le but de lutter contre la colonisation.  

 

 

 La souveraineté est gérée par des militaires, et ce mécanisme qui produit de la corruption,  dans le pouvoir algérien,  les généraux se sont mis au dessus de la loi. L'Algérie n'a pas d'état, l'Algérie n'a pas de pouvoir exécutif. En occident ce qui marche,  c'est la compétition économique et c'est aussi l'alternance. Il n'y a donc pas de compétitions.  Tout ceci s'est soldé par la dévaluation de la monnaie et la dévaluation de la monnaie affaibli le pouvoir d'achat,  cela devient du racket.  C'est l'échec de la politique économique. 

 

 

Il n'y a pas de miracle,  l'être humain réagit selon ses intérêts.  Une société de masse a besoin d'un pouvoir bien en place pour gagner les élections.  Tous les autres partis étaient infiltrés par les renseignements généraux qui eux aussi sont gérés par les militaires.  Il y a eu un faux pouvoir souverain. 

Ce que veut cette contestation populaire,  c'est la démilitarisation de l'état algérien.  La majorité des généraux sont entrés dans l'armée bien après l'indépendance de 1962.  

 

 

Alors qu'elle est la solution et où en est on ? Ce mouvement est d'origine étudiante avec les réseaux sociaux.  Il y a ce qu'on appelle des agoras, la réappropriation de la parole dans l'espace public. 
Cependant, les généraux n'ont pas montré un signe qui montre un avancement dans les négociations,  la révolution se fait que le vendredi,  un jour de repos. 

 

Quelle est la solution ? Puisque la presse est interdite. 

 

 

 Il faut un changement de régime et non pas un changement dans le régime.  Il faudrait des mesures qui empêchent qu'il y ait des militaires qui soient aux postes stratégiques.  Toute société produit sa propre élite.  L'élite est désignée par les militaires.  Il faut des institutions,  il faut des lois pour irriguer le politique,  il faut l’institutionnaliser.