Conférence de rentrée des Facultés canoniques de Théologie et de Philosophie « Comment une anthropologie chrétienne éclaire-t-elle les enjeux économiques ? » Conférence donnée par Elena Lasida (Professeure d'économie a la Faculté de Sciences Sociales et Économiques de l'Institut Catholique de Paris, Directrice du Master « Economie solidaire et logique de marché »
L’économie, souvent reliée à la production des biens et services et évaluée en fonction de sa rentabilité financière, peut être analysée tout autrement si on prend en compte le fait que toute activité économique suppose une mise en relation entre des personnes qui ont des intérêts différents : entre consommateur et producteur, entre épargnant et investisseur, entre employeur et employé, etc. L’économie peut ainsi être perçue comme un « médiateur social » et évaluée par la qualité relationnelle qu’elle produit. Elle rejoint ainsi l’anthropologie chrétienne qui considère l’être humain avant tout comme une être de relation. Ce sera donc la dimension relationnelle de la vie, mise en avant par ailleurs dans la récente encyclique « Laudato Si’ », qui nous permettra de proposer un regard chrétien sur l’économie, fondée sur la qualité des liens plutôt que sur le respect des valeurs morales.
Jacques Descreux
(Prêtre) présente la conférencière Elena Lasida
Mot d'accueil du Père Thierry Magnin
(Recteur de l'Université Catholique de Lyon)
Elena Lasida. Est avant tout une économiste, elle part de la frontière, est d'origine uruguayenne, est marquée par deux cultures, c'est une manière différente d'appréhender la réalité, c'est certifier et ordonner. Au sud, il y a une pensée circulaire. Il y a une rationalité qui donne une autre manière de penser l'économie.
C'est un très long processus de transformation.
Le déplacement de la valeur économique, ce sont des dissonances positives, c'est d'abord entre économie et théologie. C'est la dissonance de ces deux disciplines, en terme de valeurs. L'économie est souvent liée à la richesse et la théologie est liée a ses valeurs de vertus. On arrive une véritable diabolisation de l'économie. Et on arrive finalement, d'une économie diabolisée à une économie vertueuse. C'est devenu le rapport à la transcendance, pas seulement la transcendance religieuse, mais c'est plutôt une transcendance en rapport à la liberté.
C'est aussi la question de la rationalité, dans une économie de marché, de l'offre et la demande, cela revient à rapprocher une notion d'auto-transcendence. C'est une logique sacrificielle, c'est aussi une idée d'icônes et d'idoles. Nous sommes toujours dans un rapport entre l'homme et l'objet.
On peut maîtriser une technique, l'économie est toujours liée en fonction du résultat que l'on produit. Toutes activités sont toujours liées dans une relation durable.
Les premières économies sociales, ce sont les coopératives, les mutuelles. La responsabilité sociale de l'entreprise (RSE), l'entreprise classique tend à se rapprocher des entreprises sociales et solidaires, c'est avant tout, pour répondre à une demande de développement des acteurs économiques.
C'est une économie de réparation. C'est une nouvelle façon de penser, mais l'économie sociale et solidaire, n'est pas un modèle. C'est surtout le fait de privilégier les relations entre les différents acteurs économiques.
C'est l'impact social, c'est de pouvoir mesurer les effets, on peut savoir combien de personnes ont pu trouver un emploi. C'est une manière de faire société ensemble. C'est une autre manière d'agir pour le vivre ensemble.
Ce qu'il faut remarquer, c'est la richesse relationnelle. C'est la dissonance entre les valeurs économiques et les valeurs sociales.
C'est une réflexion qui a été très nourrit par une anthropologie chrétienne, avec l'élaboration d'une méthode, c'est d'avoir le goût de l'autre, avec des références sur des écrits bibliques. C'est la relation de l'alliance, comme une relation de contrat. C'est le déplacement du commun à la commune. La relation est au centre de l'économie.
L'écologie est présentée en terme de relation avec un fondement beaucoup plus grand avec l'encyclique du Pape François : "Laudato Si". C'est ici que l'on trouve tous les liens avec l'économie.
Éric Mangin
(Discutant)
Christina Eisenberg, a partagé la publication de Cap Diverses Cités.
Christina Eisenberg, présidente de Cap Diverses Cités, Directrice de Spmuda France Europe, Julien Moratin ancien président de l’association Mains Ouvertes, Abdel Malik Richard Duchaine Ambassadeur de paix pour le Dialogue inter-religieux, Délégué au dialogue inter religieux auprès du Conseil Régional du Culte Musulman Rhône-Alpes, Président de l’ association Mains Ouvertes, Christina Eisenberg lors du Forum des associations de Lyon 3ème.
Cap Diverses Cites et Mains ouvertes encouragent les associations à unir leurs forces pour se regrouper autour d’idées en faveur de la paix pour mieux les faire avancer collectivement.
Merci à l'association Mains Ouvertes pour votre chaleureux accueil
Conférence sur le thème de Marie, mère de Jésus à l'Espace Culture & Paix 56, route de Genas, Lyon 3ème
Une initiative de l’équipe lyonnaise des Ambassadeurs de Paix
Cette jeune fille préparée par Dieu pour être la mère du Messie Dans les traditions chrétiennes et musulmanes, suivi d’un repas
Nous étions une douzaine de participants pour discuter de Marie, la maman de Jésus. Abdel Malik a présenté le point de vue musulman, Vazken a parlé de l'importance de Marie dans la tradition orthodoxe arménienne qui s'appuie sur le protévangile de Jacques, Mme Rouveure et Jean-Jacques ont montré le point de vue protestant, Jacques a rappelé Marie dans son éducation catholique, et Michel a présenté l'aspect unificationiste, tandis que Jean-Paul retraçait la vie de Marie et sa préparation historique.
Le repas qui suivit fut l'opportunité de nombreux échanges et d'annonces concernant les multiples activités inter-religieuses qui se multiplient ce mois-ci.
Ce genre de rencontre, avec une conférence-débat, permet de nouer des liens étroits entre des responsables associatifs et religieux de différentes traditions. Ces ambassadeurs de paix sont de plus en plus impliqués et quelques-uns sont très fidèles à ces rendez-vous bi-mensuels.
Rapport de Jean-Paul
Maryam est la forme araméenne du nom « Marie », alors que Myriam en est la forme en hébreu. À la suite du Nouveau Testament, l'islam professe la conception virginale de Jésus/ʿĪssā en son sein. Elle est la seule femme nommément citée dans le Coran et la dix-neuvième sourate porte son nom.
Que
dit le Coran de Marie ?
Appelée sayyidunâ (« notre
dame ») par les musulmans, Marie (Maryam, en arabe) est citée
à 34 reprises dans le Coran – plus que dans tout le Nouveau
Testament.
Le texte
fondateur de l’islam lui consacre même une sourate entière, la
sourate 19 dite « sourate de Marie ».
« Marie
n’est donc pas une inconnue pour les musulmans », souligne le
Père Maurice Borrmans, ancien enseignant à Institut pontifical
d’études arabes et d’islamologie (Pisai), qui résume ce que les
différents passages coraniques rapportent à son sujet : « Le
Coran dit d’elle que sa mère, la femme de ‘Imrân, l’a
consacrée à Dieu dès sa naissance (3, 35-36), que Zacharie s’est
occupé de son éducation “dans le sanctuaire” (3, 37), qu’elle
a reçu “bonne nouvelle” d’une “parole” lui venant de Dieu
(3, 45), qu’elle est donc devenue enceinte sans concours d’homme
“sous l’action de l’esprit de Dieu” (3, 47 ; 19, 20-21),
qu’elle a accouché de son fils au pied d’un palmier, au désert,
palmier qui l’a gratifiée de dattes fraîches et d’une eau
désaltérante (19, 25-26), qu’elle a présenté son bébé “aux
siens” répondant par un “jeûne du silence” à leurs
accusations de prostitution (19, 26-28), qu’elle est donc “avec
son fils, un signe pour les mondes” (23, 50 ; 21,91) et, pour son
compte personnel, “un modèle pour les croyants parce qu’elle a
préservé sa virginité, si bien que Dieu a insufflé en elle de Son
esprit, parce qu’elle a déclaré véridiques les paroles et les
livres de Dieu et parce qu’elle a été du nombre des personnes
pieuses” (66, 12). »
« Nulle
autre femme n’a dans le Coran de tels privilèges », explique
le Père Maurice Borrmans.
Aucune
autre femme n’y est d’ailleurs nommément citée : ni Âmina,
mère du prophète Mohammed, ni sa première épouse Khadîja, son
épouse préférée ‘Â’isha, ou sa fille Fâtima. « Même
si un hadîth postérieur les cite à égalité avec Marie »,
complète le Père Maurice Borrmans.
Signe
de cette place éminente de Marie dans l’islam, Al-Azraqî,
historien de La Mecque du IXe siècle, raconte que, quand
Mohammed ordonna de purifier la Ka’aba des idoles, il protégea de
sa main un portrait de Marie et Jésus : « Effacez
toutes les peintures de ce mur sauf celle-ci »,
ordonna-t-il.
Comment
Marie est-elle célébrée dans le Coran ?
La
personne de Marie est l’objet de postures théologiques
différentes, selon que l’on soit dans le judaïsme, le
christianisme ou l’islam. La fête de l’Assomption est l’occasion
de revenir sur le statut de Marie dans le Coran.
Pour
le judaïsme, notamment rabbinique, le miracle de la naissance
virginale de Jésus est un non-événement. L’idée d’une jeune
fille vierge donnant naissance à un enfant sans père est rejetée.
D’autant plus que ce dernier ne peut être le Messie annoncé dans
les prophéties de la Bible (l’Ancien Testament), n’étant pas de
la chair du roi David et devant être issu d’un père et d’une
mère comme d’ordinaire.
Pour
l’Eglise catholique, il en est tout autrement et les lignes qui
suivent donnent quelques indications sur le statut de Marie tel qu’il
y est enseigné.
En
islam, Marie est une femme plusieurs fois mentionnée dans le
Coran selon des postures toutes d’une exemplarité hors du
commun.
Après
avoir répertorié les versets relatifs à Marie, il nous été
possible de présenter l’essentiel de son statut selon le
Coran.
Aperçu sur la
personne et le statut de Marie dans le Coran
La
Marie du Coran (Maryam en arabe) est la fille d’Anne (son nom dans
l’évangile), une servante de Dieu à laquelle les commentateurs du
Coran donnent le nom de Hannah, épouse d’un homme pieux et
vertueux du nom de ‘Imrân (ce nom arabe correspond à « Amram »
dans la Bible, Ancien Testament). Les quatre évangiles canonisés
(Luc, Matthieu, Jean et Marc) ne mentionnent pas le nom du père de
Marie. C’est le protévangile de Jacques qui donne au père de
Marie le nom de Joachim. La mère de Marie avait formulé le vœu de
dédier son enfant, si Dieu lui en donnait, au service du temple
juif.
Voici les
versets incontournables qui parlent de la naissance de Marie, selon
les moins mauvaises traductions possibles :
« Allah
a élu Adam, Noé, la famille d’Abraham, et la famille de ‘Imrân
parmi (au-dessus des) les mondes. Ce sont des descendances issues les
unes des autres, et Allah entend tout et Il est Omniscient ».
Et
lorsque la femme de ‘Imrân dit :
«Seigneur,
j’ai fait le vœu de vouer à ton culte exclusif ce que je porte en
mon sein. Veuille donc l’accepter de moi, Toi qui entends tout, Toi
qui es Omniscient ! ».
Puis,
lorsqu’elle l’eut enfantée, elle dit :
«Seigneur,
voilà que j’ai accouché d’une fille (femelle)» Allah savait
mieux ce qu’elle avait mis au monde, et le garçon (mâle) n’est
pas comme la fille (femelle). «Je l’ai nommée Marie, et la mets
elle et sa descendance, sous Ta protection contre Satan le lapidé
».
Son Seigneur
lui a alors réservé un bel accueil, l’a fait croître d’une
belle croissance et l’a confiée à la garde de Zacharie. (Le
Coran, 3 : 33-37).
Allocution de Fréderic Amar
(Secrétaire Général du Consistoire Juif Régional
Président Communauté de Saint-Fons)
Allocution de Joseph Benhamou,
Vice-Président du
Consistoire Juif Régional
Administrateur CIV Malherbes
Allocution de Joël Mergui
Président du Consistoire de Paris
Allocution de Richard Wertenschlag
Grand-rabbin de Lyon et de la région Rhône Alpes centre
Président de la Métropole de Lyon
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