Faire ensemble, vivre ensemble, agir pour la Paix

« Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il a voulu vous éprouver par le don qu’il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns et les autres par les bonnes actions. Votre retour à tous se fera vers Dieu, il vous éclairera au sujet de vos différends » (Sourate 48-verset 5).

posté le samedi 15 avril 2017

le 15 avril 2017 : Kermesse à la Mosquée Turque Eyup Sultan de Vénisieux

 

 

Ismail et Hamza 

 

 

 Ismail, Abdel Malik Richard et Hamza

 

 

 

 

 

 

Coté Hommes

 

 

 

 

 

 

avec Ismail et Özgür Cakar (Consul Général de Turquie)

 

 

 Coté Femmes 

 

 

 Les costumes traditionnels turques portés par deux jeunes filles 

 

 

 Un des minarets de ma Mosquée 

 

 


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posté le samedi 15 avril 2017

le 14 avril 2014 : La quinzaine du vivre ensemble avec la lettre à Nour de Rachid Benzine à Rillieux la Pape

 

 

Nour, pourquoi n'ai-je rien vu venir ? (Ed. Seuil, 2016) commence gentiment de manière intrigante. On comprend d'entrée que Nour est une fille qui écrit à son père depuis la Syrie où elle est partie clandestinement rejoindre un jihadiste qu'elle a rencontré sur Internet. Elle l'a épousé, elle partage son combat et elle invite son père à la rejoindre. 

 

On découvre que le père, sans autre nom que Papa, est professeur de philosophie. Il est veuf et a cru élever sa fille unique dans l'amour et la tolérance avec un esprit d'ouverture à l'analyse des situations. Le livre commence sur la désillusion d'un père découvrant les illusions de sa fille. 

 

 

Une fois ce cadre posé, l'affaire s'emballe soudain. La violence est idéologique. Une violence crue, nue et brutale qui fait froid dans le dos en offrant au lecteur un bréviaire de l'argumentaire jihadiste comme rarement on peut le trouver : enthousiaste, naïf de cohérence, nimbé d'affection et enrobé de l'admiration d'une fille pour son père.

Le tout servi sur l'espoir de renouveau d'un monde idéal. 

 

 

Nour est aimante. Avec ferveur, douceur et tendresse, elle voudrait partager son bonheur avec Papa. Elle lui raconte son havre de paix au côté d'Ikram, chef de police au service de Daesh. Elle n'a qu'un mot sous la plume « Viens, Papa ! » ; « viens nous rejoindre pour enfin réaliser ce rêve dont tu m'as toujours bercé. Viens ! Notre combat est le tien, ne soit pas lâche, saisit l'occasion que nous offrons au monde de parachever les révolutions inabouties vers ce monde dont tu m'as tant parlé ! »

 

 

Raphaël Chouraqui (Les Fils d'Abraham) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre amour filial et haine paradoxale

Avenant et prudent, Papa essaye de tirer Nour de l'enfer. Il s'accuse, se culpabilise. Puis il la supplie, l'implore de rentrer, s'il le faut, avec Ikram. Papa tient cette ligne quelques lettres avant de trébucher pour devenir l'intellectuel torturé par le dévoiement de ses valeurs. Il est alors sans merci : « Maintenant que tu vis au milieu de monstres, écrit-il, et que tu en as même épousé un, que t'inspirent ceux-ci ? Qu'éprouves-tu quand ton époux rentre harassé le soir, après une dure journée de labeur où il a fait exécuter ou tué de ses propres mains femmes et enfants (…). Ce sont des doigts velus et crochus qui parcourent ta peau ? Une haleine fétide qui précède ses baisers ? » 

 

 

La cause semble perdue et le lecteur, à l'image des personnages, se trouve dans une impasse où deux rationnalités s'affrontent, coup contre coup, faits contre faits, arguments contre arguments, idéologie contre idéologie dans une angoissante escalade qui prend à la gorge. 

 

 

Au milieu du déferlement de mots poignants, tissés de haine paradoxale et d'amour filial, Nour annonce la naissance de Jihad, son bébé, en rétorquant à une charge : « Pour la première fois de ma vie, je t'ai méprisé, Papa, parce que tu t'es rendu méprisable. Toi si fort, si beau dans tes sentiments et leur expression d'ordinaire... Tes propos orduriers traduisent tout ton mal. Tu n'es plus que l'ombre de toi-même. Le brillant universitaire nourri de raison et de spiritualité ne trouve plus les mots pour convaincre sa fille. » Elle signe : 

« Ta petite Nour que sa petite Jihad a rendue à l'humanité ! »

 

 

Un romancier est né

C'est alors que la magie de la littérature opère et que le talent de romancier se révèle. Inattendu est le dénouement. Il faut garder son âme d'enfant, se rappeler que, après tout, ce livret n'est qu'une fiction. Rien qu'un affreuse allégorie qui rend compte de la complexité d'une cruelle réalité dont la splendeur réside dans l'ignominie et la magnificence qui résultent des mêmes convictions. 

 

 

Une fiction signée par un universitaire dont on connaît la pensée se lit avec l'appréhension de reconnaître l'auteur derrière ses personnages.

Rachid Benzine a su se camoufler avec justesse. Il faut creuser profond pour retrouver le spécialiste de l'islam, qui marie l'honneur (Ikram) à la lumière (Nour) pour accoucher de Jihad qu'il confie à Papa, un intellectuel marginal, pieu musulman en terre d'islam !

On connaît Rachid Benzine l'herméneuticien, le spécialiste du Coran. Avec Nour, pourquoi n'ai-je rien vu venir ?,

Rachid Benzine le romancier est né. Mabrouk !

 

 

le 11 février 2014, Nour – dont le prénom signifie lumière, en arabe – est partie pour Falloudja, en Irak, rejoindre son « mari » qu’elle a connu sur Internet. Resté chez eux, en « terre d’islam » (en Tunisie peut-être ?), son père, spécialiste à la fois de philosophie et de sciences des religions, est terrassé par l’angoisse. Soucieuse de le rassurer, sa fille parvient à lui transmettre une courte missive dans laquelle elle décrit sa nouvelle vie et le projet qui la porte : « libérer l’Irak », en « chasser les mécréants (et) tous ceux qui salissent notre religion ».

 

 

Quelques mots qui laissent transparaître à la fois l’affection profonde qui les unit tous deux, plus encore depuis le décès de leur mère et épouse, mais aussi la conviction qu’a la jeune femme d’« accomplir » en quelque sorte, dans le djihad, l’éducation reçue : « J’ai suivi ton message et tonamour pour moi », écrit-elle. « Tu m’as dit : Sois libre. N’aie pas peur de prendre les chemins de la subversion »

 

 

Nour n’est ni délinquante, ni psychotique, ni convertie de la dernière heure. Les questions qu’elle lance à son père, ce « brillant universitaire nourri de raison et de spiritualité », résonnent comme une provocation, un cri lancé à notre siècle.

 

 

À son père qui la met en garde contre ces « monstres », « habités par la peur (…) et la sacralisation bigote d’un divin qu’ils ne respectent même pas », coupables « d’exécutions de masse, de torture, de décapitations, de petites filles violées, de femmes lapidées », Nour répond « cité idéale », rues nettoyées, femmes « affranchies du regard des hommes »

 

 

Le califat a « nommé des gouverneurs, et même des juges incorruptibles et sages qui rendent la justice au nom d’Allah », assure-t-elle, invitant son père à venir voir « par (lui)-même le vrai visage du califat, celui de la grandeur d’Allah ».

 

 

« Je me rends compte de l’inutilité et du vide de ma vie d’avant », écrit-elle surtout, elle qui n’a plus de mots assez durs pour dénoncer « les chimères du nationalisme, du socialisme ou de l’occidentalisation à outrance ». « Tu croyais m’élever dans la liberté, mais tu ne faisais que reproduire un carcan dont tu es toi-même prisonnier. »

 

 

Ces questions effrayantes sont aussi celles qui « déchirent intérieurement » l’auteur. Provoqué dans sa foi et dans ses convictions philosophiques, le père de Nour ne peut que lui redire ce qui le fait vivre, lui « l’humble musulman ébloui par la sagesse infinie d’Allah », qui « cherche inlassablement à comprendre la Vérité, si tant est qu’il y en ait une ».« Toute sacralisation mène au désastre totalitaire », lui rappelle-t-il, tentant jusqu’au bout de lui dessiller les yeux. « Il n’y a que la vie qui soit sacrée, la nôtre et celle des autres. »

 

 

 

 

 

 

Un texte absolument poignant et déchirant sur les errances de Daech et le chaos destructeur qu'il engendre dans notre société et au sein de tant de familles.

Rachid Benzine pousse un cri de rage et de douleur, et nous invite à une leçon d'humilité.

 

 

 

 

 

 

le Père Christian Delorme 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rachid Benzine

 

 

 

 

Rachid Benzine, Abdel Malik Richard Duchaine, Mounya Boudiaf,

Hafid Sekhri et le Père Christian Delorme

 

 
Mounya Boudiaf, Rachid Benzine, Hafid Sekhri,
le Père Christian Delorme et Raphaël Chouraqui
 
 


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posté le vendredi 14 avril 2017

le 13 avril 2017 : Jeudi Saint, lavement des pieds à l'Eglise Sainte Blandine à Lyon 2 ème

 

 

 

 

 Ce jeudi Saint, dans le cadre dialogue interreligieux, avec l'association Confluence des Spiritualité, en tant que musulman, j'ai accepté de me faire laver les pieds par le prêtre de la Paroisse Sainte Blandine à Lyon 2 ème.
Il y a eu un tonnerre d’applaudissements de la part des fidèles...je ne m'y attendais pas...

 

 

 

 

  Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”,et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.

C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.

 

 

 

 
 


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posté le jeudi 13 avril 2017

le 11 avril 2017 : Représentation de la pièce « Pierre et Mohamed » au Théâtre des Maristes, Montée de Carmes à Lyon 5 ème

 

 

 Il y aura 21 ans, le 1er Août 1996, Mgr Pierre Claverie, dominicain et évêque d’Oran, était assassiné avec Mohamed Bouchikhi, un jeune algérien qui le conduisait à son évêché. La pièce rend hommage au message d’amitié, de respect et de volonté de dialogue interreligieux de Pierre Claverie ainsi que de la fidélité et de l’amitié profonde de Mohamed Bouchikhi.

 

 

« Le dialogue est une oeuvre sans cesse à reprendre : lui seul nous permet de désarmer le fanatisme, en nous et chez l’autre »
 

 

Un message qui n’a rien perdu de son actualité, alors que différents intégrismes religieux se font de plus en plus violents dans le monde.

Cette pièce s’est construite au fur et à mesure de rencontres.

 

La première se fait lors du Festival d’Avignon 2010. Deux frères dominicains, Thierry Hubert et Nicolas Burle, historiquement présents au festival depuis une dizaine d’année, discutent avec un jeune acteur qui leur soumet l’idée de créer une pièce en hommage à une grande figure dominicaine. Le choix se porte rapidement sur Monseigneur Pierre Claverie. Le Frère Thierry fait alors appel au comédien Nazim Boudjenah, pensionnaire à la Comédie française pour participer à ce projet.

 

 

Le texte, basé sur les homélies et éditos de Pierre Claverie et le carnet de route de Mohamed Bouchikhi, a été écrit par le frère dominicain Adrien Candiard, actuellement au Caire.

 

 

La deuxième rencontre se fait toujours lors de ce festival d’Avignon 2010 à l’occasion duquel Francesco Agnello organise un concert de Hang, portes ouvertes, à la Chapelle de l’Oratoire. Lors de ce concert, un accordéoniste se met à jouer dans la rue. Interrompant le concert, il y invite le joueur d’accordéon pour jouer ensemble devant le public étonné. Les frères dominicains apprenant que Francesco Agnello est aussi metteur en scène, ils lui proposent de se plonger dans l’aventure.

 

 

Un an après, la pièce est créée et jouée durant 7 jours au festival d’Avignon 2011 avec succès. Au même moment, Jean-Baptiste Germain, qui vient d’effectuer sa reconversion professionnelle, se rend au festival pour y accompagner les frères dominicains et  tracter dans la rue à l’occasion pour « Pierre et Mohamed ».

 

 

Deux mois plus tard, après quelques représentations en province, la pièce est enregistrée à Paris. Nazim Boudjenah ne pouvant assurer l’ensemble des dates de représentation, Francesco Agnello accorde sa confiance à Jean-Baptiste Germain pour prendre la relève et continuer ainsi l’aventure de cette pièce.

 

 

Avec plus de 130 représentations en 2012, « Pierre et Mohamed » continue son chemin en 2013 à Paris pendant 6 mois, en province pour 70 représentations et à l’étranger (Italie et Suisse notamment). L’aventure continue…

« Ce serait trop triste que Pierre, qui aime tant l’amitié, n’ait pas un ami à ses côtés pour l’accompagner, à l’heure de la mort. » Mohamed Bouchiki
 

 

Pierre Claverie est né le 8 mai 1938 dans le quartier populaire

de Bab El-Oued à Alger, dans une famille pied-noir présente dans ce pays depuis quatre générations. 

Après son baccalauréat, il gagne Grenoble puis rejoint l’ordre dominicain : il entre au noviciat au couvent de Lille en 1958 et fait ses études au Saulchoir (région parisienne). Il est ordonné prêtre en 1965. Passionné, il apprend l’arabe et devient un excellent connaisseur de l’Islam. Il dirige à Alger, à partir de 1973, le Centre des Glycines, un institut d’études arabes et islamiques initialement conçu pour les religieux voulant vivre en Algérie, mais qui attire de nombreux Algériens musulmans désireux de mieux connaître leur culture et surtout apprendre l’arabe.

 

 

Homme de dialogue, il participe à de nombreuses rencontres entre chrétiens et musulmans, non sans critiques parfois sur un dialogue interreligieux qui lui paraît trop souvent se payer de mot. Il est nommé évêque d’Oran le 21 mai 1981 et consacré le 2 octobre 1981, succédant ainsi à Monsiegneur Henri Teissier, nommé à Alger.

 

 

« Rien que pour un homme comme Mohamed, un seul, ça vaut la peine de rester dans ce pays, même au risque de sa vie. » Pierre Claverie
 

 

Mohamed est un jeune algérien de 21 ans originaire de Sidi-bel-Abbès.

Proche, comme toute sa famille, de la communauté chrétienne, il rend volontiers service notamment auprès de René You, le curé de la paroisse de de Sidi-bel-Abbès . Sa rencontre avec Pierre Claverie se fait à l’occasion du départ en congé de Tayeb, le chauffeur de ce dernier.

 

 

Mohamed a laissé un carnet intime ainsi que quelques lettres. Très marqué par la guerre civile algérienne, il fait preuve d’une vie intérieure très riche ainsi que d’une maturité qui l’aident à prendre conscience du danger, comme en témoigne cette prière dans les dernières pages de son carnet :

 

 

« Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Avant de lever mon stylo, je vous dis: La Paix soit avec vous. Je remercie celui qui va lire mon carnet de souvenirs, et je dis à chacun de ceux que j’ai connus dans ma vie que je les remercie. Je dis qu’ils seront récompensés par Dieu au dernier jour.

 

 

Adieu à celui qui me pardonnera au jour du jugement; et celui à qui j’aurai fait du mal, qu’il me pardonne. Pardon à celui qui aurait entendu de ma bouche une parole méchante, et je demande à tous mes amis de me pardonner en raison de ma jeunesse.

 

 

Mais, en ce jour où je vous écris, je me souviens de ce que j’ai fait de bien dans ma vie. Que Dieu, dans sa toute-puissance, fasse que je Lui sois soumis et qu’Il m’accorde sa tendresse… »

 

 


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