Conférence
Jacques
Jomier
: l'apport de la théologie chrétienne pour penser l'islam.
Avec
le père Maurice
Bormans islamologue, Professeur émérite de
l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie
(Pisai))
Michel
Younes
(Professeur de Théologie)
Monseigneur Jean
Marc Aveline
(Évêque auxiliaire de Marseille)
À l’occasion de la publication par le père Maurice Borrmans des correspondances que lui adressa pendant 40 ans le père Jacques Jomier, un des fondateurs de l’IDEO, sous le titre « Confidences islamo-chrétiennes », avec le père Maurice Borrmans, ainsi que Mgr Jean-Marc Aveline (évêque-auxiliaire de Marseille).
Le Père Jacques Jomier (1914-2008), ordonné en même temps que le père Georges Anawati, fit partie avec lui de la petite équipe qui fonda l’IDEO au Caire, où il vécut de 1945 à 1981. Éminent spécialiste du Coran, auteur d’ouvrages de référence sur l’islam, fin connaisseur d’al-Azhar et de l’islam des lettrés, le P. Jacques Jomier s’intéressait beaucoup aussi à l’islam populaire et à la vie quotidienne des égyptiens. C’est lui qui fit le premier connaître au delà de l’Egypte, dans un long article du MIDEO, l’oeuvre du grand romancier Naguib Mahfouz, le futur prix Nobel de littérature.
Le Père Maurice Borrmans a longtemps enseigné l’arabe et du droit de l’islam à l’Institut pontifical de Rome pour l’islam (le PISAI) ; il a créé et dirigé la revue de référence du dialogue islamo-chrétien, Islamochristiana. C’est un spécialiste de Louis Massignon.
Mgr Jean-Marc Aveline évêque auxiliaire de Marseille, est consulteur au Conseil pontifical pour le dialogue inter religieux.
Présentation de la Conférence par Michel Younes
Le père Jacques Jomier, a eu la conséquence des affirmations pour savoir comment dialoguer, par rapport au Prophète de l'islam, rapport aux pratiques, par rapport aux rites.
Monseigneur
Jean
Marc Aveline.
Pourquoi avoir écrit ce livre. J'ai découvert la
personnalité de Jacques Jomier, il est né le 07 mars 1914. Il
est ordonné prêtre en juillet 1939.
C'est une personnalité qui
s'est intéressé à la littérature égyptienne, et sur tous
les faits de société en rapport avec le dialogue avec les
musulmans.
Il quitte le Caire pour Toulouse en 1981.
A du se refaire une place pour favoriser le dialogue islamo chrétien. Ce qui exige un travail intellectuel pendant de longues années. Il posait des questions dans le milieu des chrétiens en occident sur la richesse du dialogue islamo chrétien. Nous reconnaissons qu'il faut un dialogue entre chrétiens pour pouvoir parler avec les musulmans.
C'est un sursaut spirituel, c'est une obligation, c'est de mettre la foi de nos prières au service de nos relations avec les musulmans. Il faut que l'on ait l'audace d'évaluer les pratiques du dialogue islamo chrétien. Avoir une exégèse coranique. Il y a une demande, d'une façon assez notable, que les musulmans recherchent le dialogue avec les chrétiens, c'est la cohabitation qui fait que chrétiens et musulmans recherchent le dialogue.
Après l'assassinat du père Jacques Hamel, à Saint Étienne du Rouvray, il y a un désir de vouloir dialoguer. Et quel est le lien entre le terrorisme et l'islam ? L'inquiétude est grande auprès du monde musulman.
Si il y a un dialogue religieux, c'est avant tout un dialogue de la vie.
Le Père Maurice Bormans.
Le père Jacques Jomier, avec le père Régis Blachere, avait travaillé et traduit le Coran, et de faire une analyse détaillée du texte coranique. Avait été amené à une confrontation avec les intellectuels de l'université El Azhar du Caire en Égypte. Il disait qu'il fallait bien étudier les textes du Coran, pour connaître le mystère de Dieu. Il va élargir son approche avec les musulmans afin d'avoir une approche plus proche du bon peuple.
Il est coranisant et il est Islamologue, pour avoir l'éthique et la mystique pour la méthode arabisante dans le respect des responsabilités différentes. Il y a une série de valeurs chez les musulmans, qui demande une réflexion sur les valeurs chrétiennes, avec un excès de la pensée. Être solidaire des chrétiens égyptiens, pour être encouragé à participer au dialogue islamo chrétien. À ce jour, ce dialogue est encore de plus en plus d'actualité. C'est un intellectuel qui pense, un dominicain qui agit en fonction des textes et des attitudes requises.
Il est très difficile d'être complaisant avec tout le monde, d'avoir le témoignage chrétiens en milieu musulman. Il faut faire toute l'histoire de l'expérience spirituelle des musulmans. Au concile Vatican II, l'encyclique Nostra Etatae, remet en question les réalités de l'intellectualisme musulman. Certains auraient voulu rattaché l'islam au Dieu unique des judeo - chrétiens. Il est important et voir même urgent d'avoir une approche spirituelle des textes fondateurs.
Rester fidèle au dépôt et en même temps, avoir une spiritualité de compassion du Dieu vivant. Il faut avoir une bonne foi pour s'approcher de Dieu. Le mystère de l'islam, c'est que là où il a mis le pied, c'est que l'islam est évident et que ceux qui ne croient pas, sont dans l'erreur. Peut on dire que l'islam est une religion naturelle ou religion de la nature. La rencontre islamo chrétienne, a un aspect contemplatif et silencieux.
Il n'y a jamais eu de rencontre avec le père Jacques Jomier
et le père Christian de Chergé.
Les
musulmans refusent une expérience commune de la spiritualité,
car ils ne croient pas en la Sainte Trinité.
Pour tous les
musulmans, le véritable christianisme est celui qui est décrit
par le Coran. Derrière tout cela, il y a la création ?
Il faut faut être très nuancé et très réaliste
Dialogue d'un instant...amitié de tout le temps...
L'article a été écrit par
Nicolas Ballet journaliste au Progrès à Lyon et chargé de cours à l’Institut d’études politiques de cette ville. Son enquête « Tibhirine : tous les chemins mènent à Lyon » a obtenu le 3e prix Varenne de la presse quotidienne régionale en 2011.
Le Fonds
Decitre est très heureux de recevoir Michel Serres pour une
conférence exceptionnelle animée par Guillaume Decitre. Les deux
hommes reviendront ensemble sur l'ouvrage "Darwin, Bonaparte et
le Samaritain - Une philosophie de l'histoire" où Michel Serres
retrace le cheminement d'une humanité plus humaine.
Tous les
bénéfices de cette soirée seront reversés au Fonds Decitre pour
ses actions en faveur de l'accès aux livres et à la lecture pour
les populations les plus démunies.
Nous
demande de taper sur internet : causes de la mortalité dans le
monde.
La guerre, la violence et le terrorisme, n'est pas
un facteur de cause de mortalité. Depuis 70 ans nous vivons en
paix. Nous sommes en paix de façon longue. Il n'y a pas eu de
période de paix aussi longue depuis la guerre de Troie.
Pourquoi avoir écrit un livre sur la philosophie de l'histoire ? Il y a aujourd'hui une panne de la politique de l'histoire. Il y avait la philosophie des lumières. Où nous pensions vers le meilleur, mais il y a eu Hiroshima. Il y a eu une crise sociale sur ces questions. Mais elles ne sont pas toujours dans la bonne direction. Il y a le discours politique, et nous avons une panne du discours politique. Quand nous nous réveillons chaque matin, nous devons nous dire : "nous sommes en paix". Avoir un diagnostic le plus lucide possible, quel serait l'incarnation de notre période aujourd'hui, c'est le bon samaritain.
Dans les 50 dernières années, nous avons gagné 10 ans d'espérance de vie. Les jeunes qui ont 30 ans sont complètement privés d'héritage aujourd'hui. Le héros, c'est le médecin, c'est lui qui grâce au progrès de la médecine, notre espérance de vie est prolongée.
A
l'académie française, nous sommes des gens complètement
obscurs. La guerre est toujours plus chère que la paix acquise
à n'importe quel prix.
Petite poussette, c'est un
personnage qui incarnait la transcendance avec les nouvelles
technologies. Nous sommes dans l'âge doux. Ou l'âge
soft.
La première période, l'âge doux, et puis,
il y a eu une progression de la violence, on pouvait caractériser
cette 2 ème période, comme une période utopique.
Qu'est ce que ça veut dire donner sa vie, mourir pour sa patrie, mais aujourd'hui donner sa vie, c'est donner son temps pour les autres ou au service des autres.
On meure aussi de l'excès de dettes. La dette c'est quelque chose de très important. Le personnage le plus important dans cette situation, c'est l'usurier. La dette est un grand thème de l'humanité, mais celui qui est usurier, c'est la plus grande offense.
Chez les
juifs, il y a le jubilé, c'est de remettre la dette tous
les 7 ans. On ne peut pas dire, on remet les dettes,
il faut que le prêt continue.
Quand, j'ai écrit le livre
Petite Poussette, c'est parce que nous avons assisté à la
victoire des femmes. Elles ont à accomplir une tâche qu'elles
n'avaient pas.
L'âge doux permettrait de mettre plus de femmes parmi les décideurs. Nous vivons sur une institution désuète, vieillie.
Conférence organisée par l'Institut supérieur d'étude des religions et de la laïcité (ISERL).
Présentation de Saïda Douki Dedieu et débat animé par Chérif Ferjani.
Daech, la dernière utopie meurtrière
Comprendre l'attrait
qu'exerce Daech sur les jeunes, notamment, c'est ce que les auteurs
font dans cet essai, en invoquant deux parallèles auxquelles les
adolescent.es sont extrêmement vulnérables : l'utopie et la
toxicomanie.
L'ISERL propose une discussion autour de l'essai
de Saïda Douki Dedieu et Hager Karray, Daech, la
dernière utopie meurtrière. L'État dit Islamique a créé une
situation inédite en s'implantant dans un territoire qu'il prétend
étendre au moins jusqu'aux frontières de l'ancien empire ottoman
dont il s'arroge l'héritage. Il est fort peu probable que cette
ambition se réalise, compte tenu du rapport des forces en présence.
Mais la victoire sur Daech devra être aussi idéologique.
L'Etat dit Islamique a créé une situation inédite en s'implantant dans un territoire qu'il prétend étendre au moins jusqu'aux frontières de l'ancien empire ottoman dont il s'arroge l'héritage. Il est fort peu probable que cette ambition se réalise, compte tenu du rapport des forces en présence. Mais la victoire sur Daech devra être aussi idéologique. Comprendre l'attrait qu'exerce cette organisation, sur les jeunes notamment, c'est ce que les auteures tentent de faire dans cet essai, en invoquant deux parallèles : l'utopie et la toxicomanie, auxquelles les adolescents sont extrêmement vulnérables.
Jean Pierre Chantin
L’INSTITUT
SUPÉRIEUR D'ÉTUDE DES RELIGIONS ET DE LA LAÏCITÉ (ISERL)
L'ISERL
a été fondé en décembre 2009 par les Universités Lumière Lyon 2
et Jean Moulin Lyon 3 pour mener dans une perspective
interdisciplinaire et comparatiste l’analyse des phénomènes
religieux et de la laïcité.
Nathalie Dompnier,
(Professeure de science politique à l’Université Lumière Lyon 2 depuis 2007 et membre junior de l’Institut Universitaire de France, a été élue présidente de l’établissement pour un mandat de 4 ans, le 25 avril 2016, avec 19 voix pour sur 29 représentées. Elle était jusqu’à présent Directrice de l’UFR d’Anthropologie, de Sociologie et de Science Politique)
Adel Ben Lagha
(Consul Général de Tunisie à Lyon)
Retraitée après une longue carrière de médecin hospitalo-universitaire, en Tunisie, puis en France, Saida Douki Dedieu se consacre à écrire des essais pour partager son expérience. Cheffe de service et professeur.e de psychiatrie de 1987 à 2010, à Tunis puis à Lyon, elle est aussi l'ancienne présidente de la Fédération des psychiatres arabes. Elle a écrit en 2011 "Les femmes et la discrimination: dépression, religion, société"
Daech est un terrorisme du 3 ème type, avec une population immigrées musulmanes, très favorable. Crise d'adolescente de 3 ème type, avec une violence et cruauté terrorisme, terreur et massacres. L'utopie, est un néologisme, un idéal, qui n'existe nulle part. C'est utopies, on les retrouve dans le nazisme et le communisme. La secte des assassins, rapport d'un envoyé de l'empereur Frédéric Barberousse. On apprend aux jeunes gens, dès leur prime jeunesse, à tuer, afin qu'ils soient amoureux de la mort. Ils méprisent ce qu'il y a de plus beau dans la création. Dans la religion chrétienne, c'était, la même chose, sous le règne de Savonarole. Un état policier. La sodomie devient passible de la peine de mort. La dictature meurtrière des Khmers Rouge dans les années 1970 au Laos. Les enfants étaient enlevés à leurs mères dès l'âge de 5 ans.
Les bases idéologiques de Daech, est d'inverser le cours de l'histoire. Le plus abominable des niveaux de la barbarie. Rétablissement de l'esclavage (femmes et enfants). Les enfan t s, ce sont les lionceaux du califat. Largement médiatisé. Les constantes des utopies, obsession de la pureté. L'homme est un loup pour l'homme. Les futurs dictateurs utilisent les utopies comme un masque pour mieux obtenir une humiliation sans fin, la décadence de la civilisation islamique, l'impuissance du monde arabe, les affres de l'immigration, sans identité, l'humiliation chez soi, la quadruple discrimination des femmes, la guerre des identités, la montée du radicalisme musulman, l'exclusion des sociétés post moderne.
Que ce soit en Tunisie ou au Maroc, il y a l'exclusion sociale dans les sociétés post modernes, la culture du déchet. Produit d'une société segregative, le cerveau humain achève sa maturation à partir de 25 ans. Crise narcissique et identitaire de l'adolescence, pour aborder la phase de l'âge adulte. Déficit de la transmission entre adultes et enfants. L'enfant a besoin d'amour et d'autorité.
Comment
résister. Nous sommes tous des djihadistes. Adéquation
entre l'offre de et la demande, mais c'est une offre utopique.
Place aux pulsions destructrices. Heureusement, les
utopies sont mortelles.
Un islam de France, c'est
possible, la réponse n'est pas l'assimilation, mais ce
serait l'intégration.
Mohamed-Chérif Ferjani est professeur en science politique à l'Université Lumière Lyon 2. Auteur de travaux concernant l'islam et le monde arabe, il a notamment publié Les Voies de l'islam, approche laïque des faits islamiques (CRDP de Franche-Comté / Éditions du Cerf, 1996), Islamisme, laïcité et droits de l'homme (L'Harmattan, 1992) et Le Politique et le religieux dans le champ islamique (Fayard, 2005).
L'utopie est très bien quand elle est dans un projet philosophique.
L'utopie sert à cheminer
Mais une utopie qui vire au cauchemar
est catastrophique.
Les textes sacrés, dans la
religion et dans toutes les religions,
Daech ne représente
pas l'islam, c'est la logique de l'anathème. Si on va
sur ce terrain là, nous sommes battus d'avance, ils
diront, vous avez trahis la religion.
Daech trahi les lois du djihad. Le discours de Daech est dans le prolongement des discours tenus dans les mosquées. La norme religieuse, en islam, comme dans toutes les religions, na pas être imposée comme un fondement humain.
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